Un mois que les Français n'avaient pas voté : cette fois-ci, les 47 millions d'électeurs sont appelés à retourner aux urnes pour décider de la majorité qui emplira l'Assemblée nationale. Elle peut être présidentielle, si une majorité de marcheurs est désignée à l'issue de ce scrutin - donnant les mains libres au Président de la République - ou accorder la moitié du pouvoir législatif à l'opposition. Dans ce dernier cas de figure, la France entrerait pendant 5 ans dans une période de cohabitation, c'est-à-dire dirigée par un président issu d'une formation politique différente de celle de son Premier ministre, qui est le chef de la majorité à l'Assemblée nationale.
En fonction du résultat de ces élections, le visage du gouvernement pourrait changer ou non.
577 sièges à pourvoir
La chambre basse du Parlement dispose de 577 sièges, représentatifs des 577 circonscriptions qui découpent le territoire français métropolitain et d'outre-mer. Ainsi, plus de 7877 candidats sont présentés nationalement. Ils sont dans les rangs des principales formations politiques du pays (Les Républicains, France insoumise, Parti socialiste, En marche !, Front National), mais également de petits partis inconnus du grand public, comme le parti animaliste ou le parti éco-citoyen. Ainsi, en moyenne, par circonscription, le nombre de candidats est de 13, soit à peu près le même échantillon que pendant l'élection présidentielle.
En marche ! donné gagnant
En faveur de l'élection d'Emmanuel Macron en tant que Président de la République, des crises qui ont suivi au sein de chaque parti perdant, et de la démobilisation générale des militants, les sondages prédisent une forte abstention et une large majorité pour le Président de la République. De sorte que le sondage Ipsos/Sopra Steria réalisé le vendredi 9 juin à 20 heures pour Radio France et France Télévisions donne les résultats suivants :
- La République en marche : 31% des intentions de vote (397 à 427 sièges)
- Les Républicains-UDI : 22% (95 à 115 sièges)
- Front National : 18% (5 à 15 sièges)
- La France insoumise : 11.5% (11 à 21 sièges)
- Parti socialiste : 8% (22 à 32 sièges)
D'autant plus que les quelques députés républicains et socialistes à être élus risquent de s'inscrire dans la majorité présidentielle - car c'est à cette condition que le mouvement En marche !
a décidé de ne pas leur opposer d'adversaire dans leur circonscription. Bref, Emmanuel Macron devrait obtenir plus que la majorité absolue à l'Assemblée nationale, phénomène plutôt inédit sous la Vè République. Le sondage Elabe réalisé pour BFM TV confirme cette tendance en évaluant les probabilités concernant le premier tour seulement : 29% des intentions de vote pour La République en marche - les autres pourcentages sont similaires à ceux fournis par le service public.
Tendance confirmée en outre-mer
Chez les Français de l'étranger comme dans les DROM - Départements et régions d'outre mer -, qui ont voté avant la France métropolitaine, les résultats sont parlants : les députés En marche ! investissent l'Assemblée nationale, avec une forte abstention également. Par exemple, dans les 4 circonscriptions de Guadeloupe, seulement 30% de participation, c'est-à-dire 70% d'abstention. A l'issue du premier tour, 4 candidats de La République en marche sont désignés pour le second tour. Dans les 2 circonscriptions de Guyane également, les candidats La République en marche se trouvent propulsés au second tour. Chez les Français de l'étranger, La République en marche est également sortie gagnante du premier tour. Pour la France métropolitaine, l'annonce des résultats sera à suivre en direct à partir de 20 heures.