Emmanuel Macron était présent à Saint-Etienne-du-Rouvray pour assister à l'hommage adressé au père Jacques Hamel, qui fut assassiné par des terroristes islamistes en son église le 26 juillet 2016. Après l’office religieux présidé par l’Archevêque de Rouen, Monseigneur Lebrun, Emmanuel Macron a insisté sur le rôle et l’apport de Hamel pour la cohésion sociale dans la société française.
« Le sourire de Jacques Hamel est devenu le sourire de la résistance » (LCI 26/07/17). Selon Macron, «La République ne combat pas une religion» mais chaque religion doit apporter son écot à la lutte contre la haine. Pour le Président de la République, chaque religion doit mener sa part de lutte contre la haine et les combats pour la paix (BFM TV du 26/07/2017). Le Président Macron inaugure une nouvelle page de la laïcité ouverte.
Macron et le nouveau programme d’une laïcité ouverte
En participant à l’office commémorant l’anniversaire de la mort de Jacques Hamel, Macron adoucit les relations fortes et tendues entre une laïcité forte (celle de 1905) et la nouvelle laïcité actuelle.
Cette dernière demande aux religions, et aux cultes qui œuvrent en faveur de la paix, de la cohésion entre les Français et une lutte contre la haine. Pour Macron, « l’importance de la foi » s’inscrit dans un vaste projet du vivre ensemble et la République n’a pas à combattre une religion ou une autre. Les propos du Président font suite à ceux du maire de Saint Etienne du Rouvray, Joachim Moyse, qui incite les Stéphanais à être solidaires pour mieux vivre en paix et ensemble. La présence à cette cérémonie de Monsieur Kbebich, Vice-Président du Culte Français musulman,qui s’est prononcé « pour la paix et l’entente entre les communautés » est un marqueur essentiel d’une laïcité nouvelle, ouverte, qui reconnait l’importance de la République et qui place la religion, ici l’Islam, dans le cadre précis de la République, qui permet à toute personne, le droit de la pratique de sa religion en conscience et en respect des autres religions.
La prise de parole de Monseigneur Lebrun, Archevêque de Rouen, va beaucoup plus loin quand il énonce « le principe de la laïcisation de la religion pour les chrétiens au sein de la République ». Ce principe nouveau évite la rupture brutale entre une laïcité radicale, dure, et la pratique de la foi par les citoyens français chrétiens ou qui appartiennent à une autre religion.
Pour Macron, il faut refuser la culture de mort et de défaitisme face au terrorisme
En s’adressant aux sœurs de la communauté de Saint Paul, Macron insiste sur l’importance de leur foi, sur leur exemplarité qui « permet aux différents français martyrs de se reconnaître en leur courage » (LCI). Pour Macron, la République et la religion ne peuvent être confondues mais chaque religion doit reconnaître son apport dans la lutte contre la haine et le terrorisme et elle doit contribuer à l’apaisement de chacun et de tous vis-à-vis d’une société marquée par les enjeux du terrorisme.
Pour Monseigneur Lebrun « il y a la loi et la morale », la loi est un outil qui permet le vivre ensemble mais qui ne peut être confondu avec la morale. C’est un discours en écho avec ce qu’il se passe au moment où nous discutons de la loi appelée « moralisation de la politique ». L’archevêque, profitant de cet hommage à Jacques Hamel, invite les uns et les autres « à quitter l’ombre de la division, les mensonges, les égos, sources de division, de haine, voire de guerre, pour passer à la lumière de la paix et de la vérité » (LCI 26/07/2017). Macron, par son discours, inaugure une nouvelle forme de laïcité, plus ouverte, plus complexe, mais mieux inscrite dans la République.
Cette nouvelle laïcité ouverte qui mélange au sein même de la République le laïc et le religieux, le spirituel et la citoyenneté, est une nouvelle forme de marche en avant voulue par le Président Macron dans son discours de reconnaissance envers le père jacques Hamel, dont la stèle inaugurée sera à jamais dans le cœur de la France, des Français, de l’Eglise catholique et de la République.