Depuis ce vendredi 15 Septembre, la nouvelle édition de la Fête de l'Humanité bat son plein à La Courneuve (93), et le clap de fin est prévu aujourd'hui dimanche. Mais cette Fête de l'Huma 2017 a un goût un peu particulier. En effet, la guerre interne entre le parti Communiste et la France Insoumise se poursuit, au grand dam des militants et sympathisants. Le leader de la FI, Jean-Luc Mélenchon, n'a même pas trouvé utile de se déplacer, et a envoyé ses plus proches lieutenants, comme Eric Coquerel, le représenter.

Hier samedi, avait lieu le traditionnel discours du patron des communistes, Pierre Laurent, qui n'a pas hésité à tacler son ancien frère d'armes Mélenchon : "Lui n'est pas là, mais le peuple, il est là !", a-t-il lancé, sans un autre mot pour les membres de la France Insoumise présents aux premiers rangs.

Ces derniers se sont d'ailleurs rapidement emparés de leurs téléphones portables pour crier leur colère sur Twitter :

"C'est inexact, Éric, c'est outrancier. C'est nul", tweete en réponse le communiste Olivier Dartigolles. Quant à Danielle Simonet, députée France Insoumise, elle parle de "mépris" et décide de fuir la Fête de l'Huma dès la fin du discours de Pierre Laurent.

Un divorce confirmé

Les tensions entre communistes et membres de la France Insoumise ne datent pas d'aujourd'hui. En Juin dernier, lors des élections législatives, les deux formations politiques avaient déjà décidé de présenter leurs propres candidats, souvent l'un contre l'autre.

L'avantage est allé au mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 17 députés, contre 10 pour le parti Communiste, qui n'a toujours pas digéré la manoeuvre. Parallèlement, personne n'a essayé de sauver cette alliance. La France Insoumise cherche même à devenir le premier parti d'opposition au nouveau président Emmanuel Macron, au nez et à la barbe des communistes et des socialistes.

Ces derniers sont donc condamnés à s'allier pour défendre leurs intérêts, en accueillant également les écologistes d'Europe Ecologie-Les Verts, qui ne comptent plus qu'un seul député.

Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon organise, le 23 Septembre prochain, son propre rassemblement contre le projet de nouvelle loi Travail et les ordonnances qui y sont associées.

Mais ni les communistes, ni les écologistes ne comptent défiler à ses côtés. Seul Benoit Hamon a accepté l'invitation au nom de la volonté de "travailler avec tout le monde". L'ancien candidat socialiste à la présidentielle ajoute que "divisée, la gauche a toujours perdu", et personne ne doit se prétendre chef de la gauche. De son côté, Pierre Laurent parle d'éventuelles "formes de travail en commun", mais rien de bien précis.

Les élections européennes en ligne de mire

Les élections européennes de 2019 sont déjà dans la tête des dirigeants politiques. Pour un proche de Benoit Hamon, "l'objectif est d'avoir des candidats avec des Verts et des communistes". Même si aucune discussion n'a encore eu lieu à ce sujet entre les différentes formations de gauche, une alliance semble inévitable pour contrer la droite, l'extrême droite et le nouveau parti du président Macron, la République en Marche.

Yves Contassot d'EELV ajoute que "si chacun y va sous son drapeau, on aura zéro élu".

De son côté, le parti Communiste avait commencé, en 2016, à rencontrer certains écologistes comme Noël Mamère, mais aussi les équipes de Christiane Taubira et d'Arnaud Montebourg. Alors que Benoit Hamon semble prêt à former aujourd'hui une alliance avec le PCF, ce dernier doit encore aplanir ses relations avec la France Insoumise avant d'envisager de quelconques accords électoraux.