Le cliché de la France qui fait grève et qui manifeste n'est pas prêt de disparaître. En effet, dans les prochaines semaines, les journées d'actions vont se multiplier à travers le pays afin de dénoncer la casse du Code du Travail par le nouveau gouvernement d'Edouard Philippe et d'Emmanuel Macron. Déjà, le 12 Septembre dernier, la CGT avait organisé des rassemblements dans toutes les régions. Ce lundi 18, c'est au tour des routiers CFDT et CFTC de rentrer dans le bal de la contestation. Ils ont prévu le blocage des périphériques et des ronds-points dans les grandes villes, ainsi que des actions à certains péages autoroutiers.

Patrick Blaise, secrétaire général de la fédération routiers CFDT-FGTE, prévient dans les colonnes du Parisien : "Ce sera un avertissement au gouvernement. Si nous ne sommes pas entendus, nous n'en resterons pas là". Les routiers visent plusieurs mesures contenues dans la future nouvelle loi Travail, et souhaitent son retrait pur et simple, en accord avec le leader de la CFDT, Laurent Berger. Ce dernier, qui avait refusé de suivre le mouvement du 12 Septembre, porte un coup dans le dos du président Macron qui misait sur l'isolement de la CGT face à d'autres syndicats dits plus 'progressistes'. De son côté, le gouvernement a déclaré qu'il n'avait aucune intention de "céder à la colère". La contestation ne s'épuisera donc pas tout de suite.

La CGT en tête des manifestations

Mais ce n'est pas tout ; l'agenda social se prépare à être chargé en ce début d'automne. De quoi donner raison au patron de la CGT, Philippe Martinez, qui se sentait un peu seul dans le camp des mécontents à la fin de l'été. Petit à petit, la mobilisation s'intensifie, et tous les syndicats de salariés se mettent en ordre de bataille.

Il faut dire que le rassemblement du 12 Septembre dernier a été un succès, avec 450.000 manifestants selon la CGT, et 200.000 selon la Police, soit des chiffres équivalents aux rassemblements contre la loi El Khomri au printemps dernier. Le syndicat classé à la gauche de la gauche organise d'ailleurs une deuxième journée de grève et d'actions le jeudi 21 Septembre, soit la veille de la présentation des ordonnances de la loi Travail en Conseil des Ministres.

"Et ce n'est qu'un début", annonce le leader Philippe Martinez, qui espère un rassemblement plus important que celui de la semaine dernière.

Puis, le samedi 23 Septembre, ce sera au tour de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon d'organiser un grand rassemblement à Paris. L'ancien président du parti de Gauche attend que "le peuple déferle" sur la capitale, et dénonce "le coup d'Etat social" du gouvernement. Il ajoute néanmoins ne pas vouloir entrer "en concurrence" avec les mouvements syndicaux.

Retraités et fonctionnaires se mobilisent aussi

Les routiers FO et CGT prendront à nouveau la suite de la contestation le lundi 25 Septembre. Ils prévoient le même type d'actions qu'aujourd'hui, et enchaîneront les blocages et les opérations 'escargot' sur les artères des grandes villes.

Trois jours après, le 28, ce sera au tour des retraités de battre le pavé afin de dénoncer la hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG).

Le 03 Octobre, ce sont les militants CFDT qui se retrouveront dans la rue pour manifester, avant les fonctionnaires qui prendront leur place une semaine plus tard, le 10 Octobre. Ces derniers se mobiliseront contre le rétablissement de la journée de carence en cas d'absentéisme et le gel du point d'indice.

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