La transformation profonde du marché du travail, Emmanuel Macron l'a portée sans détour durant la campagne présidentielle comme un cheval de bataille, alors pas question pour le Gouvernement d'Edouard Philippe de faire volte-face au moment où le projet s'apprête à toucher à son terme. Et pourtant, du côté de certains syndicats comme la CGT, on espère toujours pouvoir faire bouger les lignes.
Alors, c'est dans la rue, pour une troisième journée de mobilisation organisée ce jeudi contre les ordonnances de la loi de travail, que la CGT et Solidaires ont lancé aux travailleurs un vibrant appel à ne rien lâcher face à la casse sociale d'Emmanuel Macron.
Pas de reculade donc de la part de mouvements sociaux clairement déterminés à faire pencher la balance en leur faveur. Malgré le fait que la CFDT de Laurent Berger et FO de Jean-Claude Mailly ont choisi de se désolidariser de cette nouvelle journée de manifestations, la porte reste ouverte à une mutualisation des actions syndicales donc le programme pourrait être arrêté le 24 octobre en réunion intersyndicale. Une possibilité qui pourrait se révéler embarrassante pour l'Exécutif.
Un sérieux coup de frein dans les mobilisations
Même si à l'occasion de cette nouvelle journée de grogne sociale, la CGT a tenu à arranger ses chiffres, force est de constater que l'appel lancé par le syndicat n'a été aussi bien suivi que les 13 et 21 septembre dernier.
Un délai trop court pour mobiliser et fédérer, de l'aveu d'un responsable CGT qui s'est dit surpris d'une telle initiative. Tandis que, du côté de Fabrice Angel, on estime que le plus important était de laisser planer un parfum de contestation.
La CGT prête à aller jusqu'au bout
Depuis le défilé à Marseille où il se tenait en première ligne, Philippe Martinez a redit sa ferme intention de ne rien céder au Gouvernement d'Édouard Philippe.
Même si les troupes sont deux fois moins nombreuses qu'aux précédents rendez-vous dans la cité phocéenne, on veille à compenser avec la témérité des 20 000 manifestants présents.
Néanmoins, il n'est pas sûr que cela suffise à faire peur du côté de l'Exécutif. En effet, même s'il reste vigilant, le Premier ministre préfère à présent se concentrer sur les volets suivants de la transformation du modèle social français.
Une nouvelle concertation entre le Gouvernement et les partenaires sociaux a d'ailleurs débuté jeudi dernier sur les questions de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'assurance-chômage.