Nicolas Hulot est déçu par la décision de l’Union européenne qui a autorisé l’utilisation du glyphosate pour encore cinq ans. De son côté, Emmanuel Macron a promis que la France passerait outre cette décision et ferait interdire son utilisation d’ici trois ans.
Dans l’Union Européenne c’est la démocratie qui l’emporte à chaque fois. A 18 votes contre 9, l’utilisation du glyphosate a de nouveau été autorisée pour les cinq années à venir. Au grand dam de la France, fortement opposée à son exploitation à cause des risques que cet herbicide contient pour la santé.
D’ailleurs, Emmanuel Macron a réaffirmé, sur Twitter, sa volonté de le faire interdire d’ici à trois ans “dès que des alternatives auront été trouvées”.
Par la voix de Matignon, le gouvernement a également réaffirmé sa détermination à agir pour sensibiliser sur les dangers de ce produit auprès de la Commission européenne et de développer des alternatives pour les agriculteurs.
Glyphosate, embrouillamini au gouvernement
Sur RTL, Nicolas Hulot est optimiste. Selon lui, sans l’intervention de la France dans la campagne anti-glyphosate, l’autorisation aurait été de dix ans. Cependant, il est conscient que ce n’est pas suffisant.
“Mais cinq ans, c'est trop long et les mesures d'accompagnement pour l'instant sont insuffisantes.
”
Il s’est aussi dit un peu attristé car la voix du peuple n’a pas été entendue dans cette décision. En France notamment, le principe de précaution était réclamé. Désormais, Nicolas Hulot attend la conclusion des États généraux de l’alimentation, qui prennent fin en décembre, pour évaluer les solutions qui seront sans doute proposées afin de sortir la France de l’utilisation des herbicides dangereux pour la santé des consommateurs.
Pour cela, il faudra pourtant trouver un terrain d’entente et une union indivisible. En effet, la FNSEA, suite à la décision de l’Union européenne, a regretté que “Paris ait fait bande à part” comme le rapporte Le Point. Quant à Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, il a dû se défendre de tout malentendu au gouvernement.
Pour Edouard Philippe et Emmanuel Macron, il s’agit tout de même d’une petite défaite. L’interdiction du glyphosate aurait été la preuve que la France pouvait encore peser dans les négociations de l’Union européenne alors que l’Allemagne se trouvait dans le camp adverse.
Interdire le glyphosate sans l'aval de l'UE
Mais Stéphane Travert, lui, s’est réjoui qu’une décision ait pu être prise. Même si elle ne correspondait pas au souhait de ses collègues. Sur LCI, il s’est expliqué en disant que ce délai réduit accordé par l’Union européenne était un premier pas. Une victoire donc pour la France qui se bat pour faire interdire le glyphosate et les produits dangereux pour la santé de l’agriculture.
C’est en 2015 que le glyphosate a été classé parmi les produits cancérigènes par le Centre International de la recherche sur le cancer.
Son interdiction particulière en France est encore possible à condition de convaincre l’Union européenne de le lui permettre. Le glyphosate est aujourd’hui une des substances les plus utilisées dans les herbicides en France malgré sa potentielle dangerosité. Le gouvernement a donc montré que le débat autour de cette question remettait en cause les dispositifs de classement des produits en Union européenne et le poids de certains lobbys créant de la méfiance vis-à-vis des institutions européennes.