Hier dimanche, la liste nationaliste 'Pè a Corsica' conduite par Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni a frôlé la majorité absolue dès le premier tour des élections territoriales corses. Avec plus de 45% des voix, la victoire au second tour est quasiment acquise pour les deux leaders, l'un autonomiste, l'autre indépendantiste.
Leur programme, basé sur une autonomie légitime de la Corse, a séduit les électeurs.
Interrogé par Le Point, Gilles Simeoni entend bien poursuivre sa politique d'éloignement vis-à-vis du gouvernement parisien démarrée en 2015. Selon lui, les manoeuvres "imaginées à Paris" pour promouvoir la liste de la République en Marche ont échoué. Le mouvement présidentiel n'est en effet arrivé qu'en quatrième position ce dimanche, avec un peu plus de 11% des voix, ce qui ne lui permettra pas de peser dans la balance au second tour. LREM peut également décider de fusionner avec la liste des Républicains qui a recueilli près de 13% des suffrages. Mais là encore, avec près de 45% accordés aux nationalistes au premier tour, cela ne suffira probablement pas.
"Il est plus que temps d'ouvrir un véritable dialogue et de rechercher une solution politique" avec Paris, prévient Gilles Simeoni, qui compte sur la mise en place d'un réel rapport de forces entre la Corse et Matignon dès le mois prochain. En effet, aucun gage n'a vraiment été donné par le gouvernement français à la Corse depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir. Mais les nationalistes de l'île de Beauté en sont convaincus : leur territoire doit devenir autonome, et l'Etat fédéral doit être à l'écoute du peuple corse en lui donnant notamment des compétences législatives.