Promesse de campagne du candidat Macron durant la présidentielle de 2017, l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes par le Gouvernement d'Edouard Philippe pourrait se révéler être dans les tout prochains jours, le talon d'achille du tout jeune président de la République.

Depuis son accession à l'Élysée, Emmanuel Macron est particulièrement attaché au banal principe de mettre en œuvre ses promesses de campagne.

Une réalité bien différente de celles qu'avaient jusqu'alors réservé aux français les précédents quinquennats. À tel point que lors de sa toute première présentation de vœux en tant que président de la République, le fondateur d'En Marche l'a brandi comme une marque déposée de sa conception du pouvoir, loin de toute caricature.

Seul problème, le Chef de l'État et son chef du Gouvernement étaient confrontés en ce début d'année à l'épineuse question de Notre-Dame-Des-Landes, un projet en sommeil depuis maintenant 50 ans. Si avant son élection, Emmanuel Macron savait exactement ce qu'il avait prévu de faire sur ce dossier, le temps de réflexion qu'il s'est donné pour trancher lui a permis de cerner toute la complexité du problème qui se posait à lui.

De l'aveu même d'Édouard Philippe, après des années de grande hésitation de l'État, les conditions ne sont à l'heure actuelle pas réunies pour mener à bien la conduite d'un tel projet d'envergure.

Le Gouvernement recule face aux risques de violence

La décision de l'Exécutif a rapidement été perçu par de nombreux élus locaux favorables au projet comme un reniement et une trahison du président Macron. Pire, ils considèrent qu'en passant outre le résultat de la consultation citoyenne faite dans le département Loire-Atlantique en juillet 2016, le Chef de l'État portait atteinte à la démocratie française. Une situation délicate qui pourrait bien envenimer une relation déjà bien tendue avec les territoires.

De nombreux politiciens dont l'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault ou le responsable LR Bruno Retailleau ont dénoncé la reculade du Gouvernement face aux zadistes. Pour d'autres, Emmanuel Macron a ouvert un dangereux précédent en matière de gestion de crises au sein de l'État en cédant ouvertement aux exigences du désordre et de la délinquance. Une analyse a nuancé puisqu'un sondage paru ce jeudi laisse entendre que la décision du Gouvernement est très largement plébiscitée par l'opinion. Pour sûr donc l'évolution du débat dans les prochains jours pourrait bien être déterminante pour la suite du quinquennat.