Entre sifflets d'une part et bienveillance de l'autre, Emmanuel Macron a vécu un baptême de feu plutôt particulier à l'occasion de la 55e édition du Salon de l'Agriculture ouvert porte de Versailles.

Il faut dire que le président de la République était fermement attendu samedi par des agriculteurs à la fois remontés et inquiets sur leurs perspectives d'avenir. La réception à l'Élysée d'un millier de jeunes agriculteurs jeudi dernier avait en effet laissé traîner le doute quant à la position du Chef de l'État sur certains sujets de taille pour le secteur.

Alors, en guise d'accueil à son entrée dans le Salon de l'agriculture, ce sont les coups de sifflets qui ont donné le ton de ce qui l'attendait.

En reponse, Emmanuel Macron se sera immediatement lancé à la rencontre des mécontents pour tenter d'établir un dialogue et rassurer sur son intention de ne pas céder le terrain. Une séquence pour le moins brève qui aura permis au Chef de l'État d'annoncer lui aussi la couleur avant de plonger la tête dans l'événement. Le président passera de longues minutes avec l'égérie de l'édition 2018 en ouverture du Salon, histoire peut-être de faire retomber la pression d'un public qui aura largement voté en sa défaveur lors de la présidentielle 2017.

Des contacts parfois bouillants

La suite de la visite d'Emmanuel Macron se voudra d'abord un temps calme entre échanges, poses pour les selfies et signatures d'autographes, avant de se charger à nouveau d'une atmosphère hostile. En effet, dans l'après-midi, de copieux coups de sifflets ont retenti dans le Salon de l'agriculture pour celui que les agriculteurs disent prêt à accepter l'accord européen en négociations avec le Mercosur au détriment de leurs intérêts.

C'est ce moment chaud de la visite où un céréalier interpellera Emmanuel Macron sur l'épineuse question d'interdiction du glyphosate.

Un échange houleux qui voudra au Chef de l'État de se laisser emporter quelques instants à l'ardeur de la discussion car, selon lui, il sera appelé à rendre des comptes tout. Pas question donc de transiger, mais la forte volonté de tenter de rassurer comme il aime toujours à le faire dans un optimisme indémodable.

Une visite sans incident

Si le premier passage d'Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture en tant que président de la République aura été mouvementé, il n'aura à l'inverse fait l'objet d'aucun incident. Pas de jet d'oeuf comme l'an dernier, mais tout au contraire, le cadeau d'un coq comme nouveau animal de compagnie pour le locataire de l'Élysée. La preuve peut-être qu'en-dessous des apparences, les agriculteurs se montrent désormais bienveillants.