Après plus de 24 heures passées en garde à vue à Nanterre pour répondre aux questions des enquêteurs de l'OCLCIFF sur les soupçons de financement libyen dans sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, Nicolas Sarkozy a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction.

Particulièrement redoutée, la mise en examen s'est finalement abattue mercredi soir telle un véritable coup de tonnerre sur la tête de l'ancien président de la République. Et pour ne rien arranger à l'histoire, la suite donnée par l'instruction à cette affaire lui aura été signifiée par Serge Tournaire.

Le même juge qui l'avait renvoyé en correctionnelle en février 2017 dans l'affaire du financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.

S'il continue de vigoureusement nier l'existence d'un financement trouble, ce sont bien les faits de « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds libyens » qui lui sont reprochés. Sept ans après son exécution par les rebelles, le guide libyen continuerait donc d'être le caillou dans la chaussure de l'ancien Chef d'État français.

Sarkozy saturé par les affaires

Pour le reste de l'information judiciaire ouverte en avril 2013, un an après les surprenantes révélations de Mediapart, Nicolas Sarkozy se verra donc contraint par les obligations d'un contrôle judiciaire.

S'il a pu retrouver son domicile du XVIe arrondissement après son audition, l'ancien patron LR reste sous le coup de nombreuses accusations.

L'affaire Azibert dite des « écoutes », l'affaire Tapie, l'affaire Karachi, ou encore l'affaire Bygmalion promettent de perturber durement la tranquillité de la désormais retraite du politicien de 63 ans.

La droite quelque peu fragilisée

Alors que beaucoup pensaient en avoir terminé avec les affaires après le cas Fillon lors la campagne présidentielle de l'an dernier, les responsables du parti Les Républicains voient donc une nouvelle fois leur famille politique ramenée au devant de la scène dans ce qui pourrait se révéler être un scandale d'État.

L'ancien maire de Neuilly reste en effet une figure marquante chez de nombreux sympathisants de droite. Et le fait que son image puisse ainsi être écornée inquiète particulièrement, surtout que le parti désormais guidé par Laurent Wauquiez n'est pas à l'abri de nouveaux déboires.

Bien sûr, dans le reste de la classe politique, on préfère faire preuve de prudence, même si Ségolène Royal appelle déjà à ce que toute la lumière puisse être faite sur cette affaire.