Après un mois de retour au calme à Notre-Dame-des-Landes et la validation mardi d'une bonne quinzaine de dossiers de projet versés à la préfecture, le gouvernement a relancé ce jeudi les expulsions des occupants illégaux restés dans la ZAD, de même que la destruction des squats érigés jadis comme des symboles de la lutte contre le projet historique de construction de l'aéroport.

L'opération d'évacuation a débuté au petit matin de la journée de jeudi sous le regard très vigilant du directeur général de la gendarmerie nationale, le général Richard Lizurey, investi en personne sur le terrain.

Une initiative du gouvernement, poursuivie depuis 6H ce vendredi, et qui vise notamment à démanteler une dizaine de squats de fortune comme annoncé par Matignon.

La forêt de Rohande a été prise d'assaut par les forces de l'ordre et le secteur de la Chat-teigne est retombé sous contrôle de l'État sans gros de heurts, et le déblaiement se poursuit. Pour la bonne marche de la manoeuvre, ce sont dix-neuf escadrons qui ont été déployés sur le terrain, soit près de 1800 gendarmes. 180 véhicules de gendarmerie quadrillent la zone, et un hélicoptère la survole pour apprécier l'évolution des mouvements de zadistes.

Un retour de l'État de droit qui se poursuit

Pour le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui a salué le difficile travail des forces de l'ordre, le retour de l'Etat de droit est en bonne voie à Notre-Dame-des-Landes.

Sommés de se régulariser avant le 23 avril dernier auprès des services de la préfète Nicole Klein, les occupants illégaux récalcitrants, ne présentant aucun projet, sont appelés à évacuer les lieux sans attendre.

Huissiers de justice à l'appui pour faire le constat, sept interpellations ont été enregistrées, l'axe du chemin de Suez a été déblayée et les démolitions sont à l'oeuvre dans l'ensemble de la zone circonscrite par les gendarmes.

Moins de tensions que prévu

Si quelques affrontements ont été notés avec les zadistes, on est encore bien loin de l'ambiance électrique qui saisissait la ZAD le 9 avril dernier. Les gendarmes ont notamment répondu aux rares jets de projectiles par des gaz lacrymogènes et des petits bonds offensifs, avec à l'idée de baisser le niveau de violence et permettre une opération aussi calme possible.

A noter que quelques dizaines soutiens des zadistes ont répondu dès jeudi soir à l'appel à manifester devant la préfecture de Loire-Atlantique pour s’opposer à la destruction des lieux de vie. Une autre manifestation, plus imposante, est déjà prévue samedi à Nantes, avec comme mot d'ordre la reconstruction.