Le comité de pilotage conduit par Nicole Klein se réunira pour la toute première fois le 14 mai prochain, sur la question de l'affectation des terres occupées par les zadistes à Notre-Dame-des-Landes. Et déjà une délégation de représentants du mouvement zadiste est allée lundi à la rencontre de la préfète de Loire-Atlantique pour soulever un certain nombre d'inquiétudes.

Il faut dire qu'avec la grève des cheminots qui se poursuit à la SNCF et les blocages de certaines facultés qui perdurent, le sujet reste très sensible pour le gouvernement. À Matignon, on essaye tant bien que mal de souffler le chaud et le froid pour se montrer à la fois ferme et ouvert sur un conflit dont l'Exécutif espère voir le bout sans que ne survienne un dérapage.

Et si les critiques ne cessent de pleuvoir à gauche comme à droite, le premier ministre, Edouard Philippe, continue de tenir le camp. L'Etat obtenait le 23 avril la retombée des tensions entre les forces de l'ordre et les zadistes. Un retour au calme exploité par la préfète de la Loire-Atlantique, Nicole Klein, avec une avancée des discussions et la signature de conventions d’occupation précaires pour les quatre agriculteurs historiques du site.

Des projets agricoles et non agricoles en examen

Désormais, les quarante et un projet déposés par les habitants de la ZAD sont examinés par les services de la préfecture. Il s'agit dans le détail de vingt-huit projets agricoles pour une surface totale de 270 ha, de huit projets artisanaux, de sept projets culturels, mais aussi de trois projets de distribution.

S'agissant des dossiers agricoles, la préfète a déjà sollicité le concours de la direction départementale des territoires et de la mer. Les discussions promettent en tout cas d'être houleuses sur les 1600 hectares de terres à gérer, avec des anti-aéroport déjà très répulsifs à l'idée d'un retour de la gestion des terres par la chambre de l'agriculture.

L'Etat intransigeant sur le retour de l'ordre

Si les arbitrages rendus en mi-avril par le premier ministre se sont voulus conciliants, le gouvernement a clairement marqué des lignes rouges non négociables. Pas de reconstruction là où il y a évidement eu destruction de site, mais plus encore, les occupations illégales ne seront plus tolérées à partir du 15 mai prochain.

Pour s'en assurer, les forces de l’ordre déployées dans le secteur « resteront sur place le temps nécessaire », selon la préfète.

Une situation que déplorent les représentants du mouvement zadiste reçus lundi par la préfète, estimant qu'il s'agit d'une pression inquiétante de l'Etat. Les associations de lutte contre la construction de l'aéroport se félicitent elles de la conduite d'un processus légal et apaisé sur l'avenir de la zone.