Engagée depuis deux mois dans un solide bras de fer contre l'Exécutif, l'intersyndicale se veut plus que jamais unie ce mercredi dans son action pour infléchir le projet de réforme du rail français. A la clé, une surprenante opération de communication avec son Vot'Vction pour tenter de ramener à sa cause l'opinion publique.

Avec une tendance largement à la baisse, il faut dire que le mouvement de contestation lancée en fin mars par les syndicats contre la réforme de la SNCF avait besoin d'une action choc pour essayer de maintenir la pression sur le gouvernement.

C'est désormais chose faite avec les résultats de la consultation des cheminots qui ont été révélés ce mercredi midi.

Les responsables syndicaux entendent déjà s'appuyer sur ces chiffres pour faire pression sur le premier ministre, Edouard Philippe, qu'ils doivent rencontrer dans la journée de vendredi pour une finalisation des négociations.

Les syndicats déterminés à durcir le mouvement

Depuis les révélations de la vot'action ce matin, on se tient prêt, à SUD Rail, pour exiger un retrait pur et simple du pacte ferroviaire. Du côté de Laurent Brun, secrétaire général CGT cheminots, on estime qu'il s'agit d'une réponse cinglante à l'attitude de l'Exécutif. Pas question de lâcher la bataille, avec une convergence des luttes appelée par la France insoumise le 26 mai.

Si certains avaient espéré entrevoir une sortie de crise à la fin de ce mois, c'est au contraire une nouvelle étape de contestation qui s'est ouverte. Assurément plus dure de la part des syndicaux qui argumentent depuis le début de la grève sur le manque de volonté de discuter d'Emmanuel Macron.

Le gouvernement pas vraiment intimidé

Appelé d'emblée à la démission par SUD Rail, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, assure depuis quelques jours que l'initiative lancée par les syndicats ne repose sur aucune légitimité. Tout au plus, une opportunité détournée pour essayer de faire durer un mouvement, qui se révèle avoir au fil des semaines de moins en moins de soutien dans l'opinion publique.

Du côté du gouvernement en tout cas, on assure toujours qu'on ne reviendra pas sur les piliers de la réforme comme le clament haut et fort la CGT, FO ou encore SUD. Des annonces seront toutefois faites par le gouvernement, sur les éléments de négociation engagés depuis deux semaines avec la CFDT cheminots et l'UNSA ferroviaire. Le montant de la dette qui sera reprise sera évoqué, mais aussi les amendements de syndicats qui seront retenus.