Ce mardi 22 Mai, les fonctionnaires français ont manifesté leur mécontentement lors d'une journée nationale de grève organisée pour protester contre les suppressions de postes annoncées par le gouvernement d'Edouard Philippe, et la réforme de leur statut confirmée par les services du président de la République Emmanuel Macron. De nombreux secteurs ont été touchés par la mobilisation, allant de l'éducation dans les écoles et les crèches, aux transports avec la SNCF et les contrôleurs aériens. Certains foyers ont même connu des coupures d'électricité.

La grève s'est aussi étendue aux hôpitaux publics, à Pôle Emploi et à Météo France.

Pourtant, lors du Conseil des Ministres hebdomadaire qui s'est tenu le lendemain à l'Elysée, Emmanuel Macron a livré son propre constat, selon les déclarations de Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement : la mobilisation des fonctionnaires a été plus faible qu'au mois de Mars, ce qui "tend à confirmer l'idée qu'il n'y a pas de convergence des luttes". En effet, selon le cabinet Occurrence, le défilé parisien a réuni 16.400 personnes mardi, contre 34.700 il y a deux mois. Par ailleurs, sept organisations syndicales ont appelé à la grève cette semaine, alors qu'elle étaient neuf en Mars.

Ce jeudi matin sur Europe 1, Benjamin Griveaux a également ajouté que l'Exécutif n'avait aucunement l'intention de se séparer de Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF, comme le réclament de nombreux syndicats depuis des mois.

"Il serait parfaitement irresponsable de la part des pouvoirs publics de pointer du doigt une personne. Ça, c'est le chemin facile", a indiqué le jeune secrétaire d'Etat. Avant d'ajouter : "Un service public, ça appartient à tous les Français et quand on décide des choses pour tous les Français, ça se décide au Parlement, par la loi".

Une nouvelle journée de mobilisation prévue samedi

Aujourd'hui, c'est au tour de La France Insoumise d'appeler à descendre dans la rue ce samedi 26 Mai. La gauche souhaite "une marée humaine" pour essayer de construire un véritable rapport de force avec le gouvernement. Même la CGT, généralement peu enclinte à suivre les partis politiques et préférant organiser ses propres manifestations, a répondu favorablement à l'appel du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Ce dernier espère pouvoir construire "un [nouveau] Front Populaire en France".

De son côté, le gouvernement préfère souligner le "soutien croissant de la population française à la réforme ferroviaire". Pourtant, le dernier sondage réalisé pour Le Journal du Dimanche révélait, en fin de semaine dernière, que les Français n'étaient que 42% à défendre la réforme de la SNCF, un chiffre en baisse de deux points par rapport à la précédente consultation.

Toujours sur Europe 1, Benjamin Griveaux balaye de la main le résultat d'une autre enquête organisée par les cheminots eux-mêmes, baptisée Vot'Action, qui a révélé que 95% d'entre eux étaient contre la réforme gouvernementale : "Sur les conditions d'organisation de ce vote, le résultat ne nous a pas surpris".

Le porte-parole du gouvernement estime également que les syndicats ne proposent pas de solution viable pour "sortir de la crise". Des réunions sont ainsi prévues demain vendredi à Matignon entre le Premier ministre Edouard Philippe et certaines organisations syndicales ferroviaires. Si l'abandon de la réforme ne semble pas à l'ordre du jour, le gouvernement souhaite évoquer la question de la dette de la SNCF, que l'Etat a pour objectif de racheter à hauteur de 75%, se donnant par la même occasion des gages pour réformer les chemins de fer français.