"On n'a pas trouvé pire pour créer des cancers de la peau" affirme haut et fort le Dr Caroline Robert, dermatologue et directrice du service d’onco-dermatologie de l’Institut Gustave-Roussy.

Le verdict est tombé aujourd'hui et avec lui probablement la fin des centres de bronzage. "On recommande l'arrêt de l'activité liée au bronzage artificiel, et aussi l'arrêt de la vente d'appareils délivrant des UV à visée esthétique notamment aux particuliers", a expliqué à l'AFP Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques aux agents physiques à l’Anses, qui a suivi l’expertise.

Une demande aux ordres publiques a même été faite ordonnant "de prendre toute mesure de nature à faire cesser l'exposition de la population aux UV artificiels devant le risque de cancer avéré".

A rappeler que les cabines de bronzage ont déjà été interdites en Australie et au Brésil.

Bronzage UV: les professionnels rappliquent

Face à ces accusations, les professionnels du secteurs ripostent farouchement et à leur tête Régine Ferrère , présidente de la Confédération nationale de l'esthétique et de la parfumerie qui met en avant les conséquences négatives de cette annonce sur l'économie de ce secteur déjà fragilisée depuis plusieurs années .

En France le secteur du bronzage compte plus de 20 000 employés , 550 centres et 8000 institus de beauté qui proposent ce genre de prestations à leur clients.

Ce n'est pas la première fois que l'on assiste à ce bras de fer , en effet en 2015 déjà, suite aux multiples pressions de l'ANSS le bronzage avait été interdit en France mais la commission des affaires sociales est revenue sur sa décision.

Dans un communiqué de presse en date du 16 septembre 2015, le Syndicat National des Professionnels du Bronzage en Cabine (SNPBC) affirmait : « Utilisé de manière raisonnée, le bronzage en cabine ne présente pas de dangerosité particulière.

Les UV naturels (soleil) ou en cabine sont contre-indiqués pour seulement 3 à 7 % de la population française. Ces « sujets à risques » sont connus (couleur de cheveux roux, antécédents familiaux de cancers de la peau, présence de nombreux grains de beauté, etc.). Ils sont informés des risques encourus et découragés, par les opérateurs UV et par des messages d’alerte, de pratiquer des séances de bronzage en cabine.

Par contre, la très grande majorité de la population ne présente pas de facteurs de risque. Pour eux, la balance bénéfice / risque est favorable à l’exposition solaire, donc aux UV en cabine. »

Bronzage artificiel : Cancer, mais pas que !

Alors que la corrélation entre cancer de la peau et bronzage UV a déjà été faite depuis bien longtemps (en 2010, l'OMS avait déjà décidé de classer les cabines de bronzage dans la catégorie des cancérogènes les plus dangereux) il semblerait que ce ne soit pas le seul point négatif : selon le spécialiste Olivier Merckel, les rayonnements artificiels "ne préparent pas la peau au bronzage"," ne protègent pas des coups de soleil"," ne permettent pas un apport significatif en vitamine D et provoqueraient même un vieillissement de la peau quatre fois plus rapide qu'avec le soleil".

Une vraie bombe pour les centres et instituts proposant ces services mais aussi pour les clients très nombreux raffolant du teint hâlé ou bien de la détente procurée par ces séances au risque d'attraper un cancer "volontairement" à une ère où d'autres cherchent à tout prix à s'en prévenir

Le dernier mot reviendra au ministère de la santé qui affirme ne pas avoir encore pris de décision.