Lundi, une délégation de "huit communicants" structurée à l'échelle nationale annonçait avoir été investie pour représenter les intérêts du mouvement des "gilets jaunes" face à la perspective d'un dialogue sérieux avec le gouvernement. Une initiative qui ne semble pas vraiment du goût de certains manifestants qui se refusent à toute "auto-proclamation".
Et pourtant, l'initiative avait pour objectif d'apporter un nouveau souffle au mouvement en plein érosion ! Finalement, elle aura révélé des distensions non négligeables au coeur même des "gilets jaunes".
De trop gros écarts dans la manière d'appréhender les actions à mener, de même que l'absence de consensus autour des revendications à porter face au chef de l'Etat et au gouvernement.
Un problème de représentativité
Mais, pour une partie des gilets encore mobilisée sur le terrain, il y a, avant tout, un problème de représentativité avec cette délégation. Ils sont très nombreux à affirmer ainsi clairement ne pas se reconnaître chez les huit personnes annoncées comme leurs porte-paroles à l'échelle nationale. Certains déplorent d'ailleurs avec force le fait de ne pas avoir été associés à la désignation de ses membres, dans un processus dont tout le monde ignore tout.
Selon Eric Drouet, initiateur du mouvement et dont le nom apparaît sur la liste des communicants, la désignation se serait faite sur vote entre une trentaine de porte-paroles locaux répandus sur l'Hexagone.
Pas suffisant en tout cas pour rassurer dans un contexte où beaucoup manifestants refusent une confiscation de leurs colères par des inconnus : une pétition a même déjà été lancée pour dénoncer l'annonce sur les réseaux sociaux.
Pas de rencontre avec Emmanuel Macron
Interrogé sur cet appel au dialogue, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux assurait, lui, lundi que l'exécutif était disposé à discuter dans un cadre réglementé avec des représentants du mouvement.
Une affirmation suivie d'un geste ce mardi avec l'annonce de la réception de "gilets jaunes" par le ministre de la Transition écologique François De Rugy pour cet après-midi. Une décision appréciée chez certains manifestants.
Pour sa part, la coordination des "gilets jaunes" a rappelé, dans un communiqué, que "toutes formes de blocages complets et de violences ne sont pas représentatives du mouvement".
Certains estiment qu'il ne faudrait pas profiter de la situation pour "embêter le citoyen". Rendez-vous est en tout cas pris par le gouvernement au niveau local avec les manifestants pour tenter d'apporter des solutions concrètes aux doléances qui sont posées au plus près du terrain.