Des "gilets jaunes" ont annoncé, par communiqué, ce lundi 26 novembre, la création d'une "délégation officielle" de huit personnes, chargée de porter face à l'exécutif les revendications diverses exprimées depuis des jours par le mouvement. Deux propositions fortes ont été posées d'entrée de jeu : la "baisse de toutes les taxes" et la création d'une "assemblée citoyenne".
Il faut dire qu'il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir l'annonce tomber ! La volonté de structuration exprimée depuis quelques jours au sein des "gilets jaunes" a fini par accoucher d'une "délégation" de huit "communicants officiels".
Objectif affiché, servir de passerelle fiable dans l'engagement de discussions sérieuses et nécessaires avec le chef de l'Etat et le gouvernement.
Une voix des citoyens mieux prise en compte
Dans son communiqué de deux pages largement diffusé dans la presse et sur les réseaux sociaux, la nouvelle délégation constituée par des leaders affichés du mouvement depuis son lancement appelle l'exécutif à une plus conséquente "prise en compte de la voix des citoyens". Dans le fond, c'est une augmentation nette et palpable du pouvoir d'achat que beaucoup réclament, en espérant réellement se faire entendre dans la capitale.
La main est donc tendue pour une première rencontre soit avec le président de la République, soit avec le Premier ministre ou encore des membres influents du gouvernement.
Mais le mouvement prévient déjà : en cas de mesures jugées peu sérieuses ou même de refus d'un face-à-face dans un délai raisonnable, les actions sur le terrain continueront et tenteront de renforcer jusqu'à l'aboutissement d'une solution concrète à la colère des Français.
Le gouvernement ouvert au dialogue
Pour sûr, le gouvernement se dit plus que jamais prêt à écouter et à faire des gestes forts, après avoir agité le mot d'ordre de fermeté durant toute la semaine dernière sur les éventuelles dérives posées en marge du mouvement.
Le refus affiché par Edouard Philippe d'une rencontre avec des "gilets jaunes" pourrait ainsi évoluer. La proposition faite par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, serait désormais l'une des pistes étudiées par Emmanuel Macron.
Le président de la République s'exprimera officiellement mardi sur le sujet, afin de tenter d'apaiser les esprits et redonner du sens au cap qu'il entend poursuivre ces prochaines semaines.
Pas d'aveuglement donc, mais aussi pas de renoncement, car le maintien des taxes sur le carburant est déjà acté par l'exécutif. Pour rappel, ce lundi, le mouvement des "gilets jaunes" a poursuivi sporadiquement ses actions dans un certain nombre de départements.