Ce mardi 26 février, Edouard Philippe laissait filer les premières annonces autour de la future réforme de l'assurance-chômage portée par le gouvernement. Matignon a adressé aux partenaires sociaux la feuille de route des travaux, ne manquant pas d'apporter des précisions sur le calendrier et la méthode retenus par l'exécutif. Le dossier débouchera ainsi sur des mesures applicables cet été.

Le sujet est depuis toujours source de tensions entre l'exécutif et les partenaires sociaux. Jeudi dernier, il prenait même des tournures de pugilat, avec Emmanuel Macron qui s'offusquait, devant des élus, de l'échec des négociations entre patronat et syndicats sur un projet cher au chef de l'Etat.

Désormais, le Premier ministre et la ministre du Travail ont repris la main sur le dossier.

Dans sa présentation, Edouard Philippe a notamment indiqué que les concertations débuteront cette semaine avec les différents corps intermédiaires. Et ce sera bien évidemment à la ministre Muriel Pénicaud qu'il incombera de mener les discussions, gardant en ligne de mire le fait que des décisions devront être prises au plus tard au printemps, pour un décret publié au courant de l'été.

Bonus-malus sur la table

Pour rappel, l'objectif affiché par le gouvernement tient à ce qu'il souhaite faire des économies de 3,9 milliards d'euros sur trois ans dans l'enveloppe de l'assurance-chômage, de même qu'il veut en finir avec la prolifération des contrats courts.

Une ligne ambitieuse sur laquelle le patronat et les syndicats n'ont pas su s'entendre la semaine dernière avant de refiler la patate chaude à l'exécutif.

Le Premier ministre a donc choisi d'apporter quelques précisions sur ce qui sera envisagé dans cette réforme. Les règles d'indemnisation des hauts salaires pourraient ainsi être revues : avec à la clé, un abaissement des plafonds et une dégressivité de l'enveloppe.

Agité en chiffon rouge par les représentant patronaux, le fameux bonus-malus devrait, lui aussi, être plus que jamais sur la table.

Les syndicats entre attentisme et inquiétude

Pour sûr, malgré le violent pic de tension qui les a agités ces derniers jours, l'essentiel des syndicats se dit dans l'attente de ce qui sera proposé par le gouvernement dans les semaines à venir.

Ils souhaitent apprécier, avec le recul nécessaire, la tournure que vont prendre les consultations décidées par Matignon.

Mais du côté de la CGT, Philippe Martinez préfère déjà étaler son lot d'inquiétudes. De son avis, le gouvernement s'apprêterait à mettre en oeuvre toutes les mauvaises idées du patronat, en même temps qu'il renoncerait au bonus-malus promis par Emmanuel Macron. Objectif affiché, maintenir la pression sur l'exécutif alors que le Grand débat national n'a pas encore rendu son verdict.