Les Français en ont finalement marre des Gilets jaunes ! C'est le résultat d'un sondage Odoxa Dentsu-Consulting publié lundi qui vient confirmer la tendance d'une enquête Elabe qui attestait déjà depuis quelques jours un retournement de l'opinion. Après l'avoir soutenu, 55% des personnes interrogées souhaitent désormais la fin du mouvement qui agite l'ensemble de la France.
Il faut dire, dans cette étude commandée par l’Express, France Inter et la presse régionale, qu'ils sont une majorité de Français a crier leur ras-le-bol des samedis de violences qui s'enchaînent dans l'Hexagone.
Ils étaient pourtant encore 55% à afficher leur souhait de voir les manifestations se poursuivre en janvier dernier, et même 66% à la fin du mois de novembre, au plus fort du mouvement.
Pas vraiment une surprise avec la multiplication des exactions commises en marge de la mobilisation des Gilets jaunes qui ont vu tout doucement le soutien que leur portait l'opinion s'effriter. La lassitude est bien présente, et l’agacement est désormais partagé par de nombreux Français aisés (72%), des cadres (69%), mais aussi des personnes vivant en zones urbaines comme à Paris (60%), alors qu'ils affichaient, au tout début, de la sympathie pour le mouvement.
Les extrêmes toujours favorables au mouvement
Quand on s'intéresse d'un peu plus près à la sensibilité politique des sondés, on se rend compte que ce sont les sympathisants de La République En Marche (92%), ceux des Républicains (66%), ainsi que leurs homologues du Parti socialiste (58%) qui opposent un "STOP" à la mobilisation !
Du côté des Insoumis et du RN, on défend plutôt à 74% et à 67% une poursuite du mouvement.
Mais encore, on observe sociologiquement que le mouvement se concentre désormais autour des seuls ouvriers (58%) et des Français aux plus bas revenus (57%). Les employés et les Français des classes moyennes ont pour leur part opéré un volte-face spectaculaire dans leur soutien au mouvement, en étant respectivement 49% et 53% à appeler à l'arrêt des manifestations de Gilets jaunes.
Quelle suite pour le mouvement ?
Bien sûr, les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là puisque le soutien des territoires ruraux et périurbains s'effiloche : 51% des Français vivant dans les petites villes et 52% de ceux habitant en zones rurales veulent voir le mouvement s'arrêter. Ils rejoignent pour la première fois leurs homologues des grandes villes qui sont 58% à ne plus supporter les dérives en marge des manifestations.
La question qui se pose désormais au sein de la classe politique, c'est comment sortir de ce mouvement qui a déjà trois mois dans les jambes et pour lequel les perspectives de structuration s'épuisent ? Pour sûr, Emmanuel Macron est, lui, reparti à la conquête des Français avec le Grand débat : une initiative folle dont les débouchés restent pour l'heure aussi incertaines que la crise des Gilets jaunes. Avec l'embellie de son image et des mesures fortes annoncées à la mi-avril, aucun doute que le chef de l'Etat puisse réussir à souffler les dernières braises ardentes qui brûlent avec les derniers résistants du mouvement.