Mercredi dernier, la justice a définitivement tranché sur le dossier de Nicolas Sarkozy, soupçonné de corruption à l'endroit d'un haut magistrat de la Cour de cassation dans la désormais célèbre affaire des écoutes téléphoniques. L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, devra donc faire face à un tribunal correctionnel dans les prochaines mois pour répondre de ces accusations. Et alors que le retentissent procès se profile, celui-ci a opté pour une offensive médiatique rare, lui, qui était jusqu'ici resté assez silencieux.

Il faut dire l'information révélée par l'AFP et recueillie auprès d'une source proche du dossier a véritablement fait l'effet d'une bombe sur la scène politique dès son annonce.

L'ancien patron de la droite, Nicolas Sarkozy, sera en effet le tout premier chef de l'Etat sous la Ve République à devoir rendre des comptes à des juges dans une salle d'audience. Pour cause, l'ensemble de ses recours formés avec Gilbert Azibert, ex-haut magistrat, ont été rejetés par la Cour de cassation, qui a estimé qu'il ne pouvait valablement échapper à un procès.

"Corruption" et "trafic d'influence" retenu contre Nicolas Sarkozy

Concrètement, ce qui est reproché à Nicolas Sarkozy, c'est qu'en 2014, il aurait essayé de s'informer secrètement sur une procédure qui avait conduit à la saisie de ses agendas dans le cadre de la tumultueuse affaire Bettencourt. Problème, le service demandé, via son avocat Thierry Herzog à Gilbert Azibert, aurait alors été clairement motivé par un retour d'ascenseur à l'occasion d'une nomination prestigieuse à Monaco : c'est en tout cas la théorie rapportée par l'écoute judiciaire dont Nicolas Sarkozy faisait l'objet à l'époque.

Déjà, le 26 mars 2018, les juges avaient ordonné à ce que puisse s'engager un procès contre les trois hommes, sous les chefs d'accusation de "corruption" et de "trafic d'influence". Désormais, la haute juridiction a étroitement suivi les réquisitions fermes du parquet national financier sur le dossier, balayant d'un revers de la main tous les pourvois dont bénéficiait l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy pour éviter la tenue du procès.

A noter que l'avocat et le magistrat seront, eux, en plus jugés pour la "violation du secret professionnel".

Nicolas Sarkozy, un justiciable comme les autres ?

Du côté de la scène politique, de nombreux responsables préfèrent toutefois regarder cette situation inédite avec beaucoup de prudence. Dans toutes les formations de l'extrême gauche à l'extrême droite, on invoque le respect de la séparation des pouvoirs et la nécessité pour la justice de pouvoir faire son travail sans qu'il puisse être pollué d'une quelconque manière.

Un avis que ne partage pas forcément le principal concerné qui semble se faire une idée assez précise de la chasse aux sorcières qui est menée contre lui.

Remise de médaille à son ancienne ministre Claude Greff, sortie retentissante de son livre "Passions", Nicolas Sarkozy use de tout ce qu'il peut pour tenter de souffler les nuages qui gravitent au-dessus de lui. Car pour lui, c'est certain, il n'est pas vraiment traité en justiciable comme les autres, et cela pourrait bien donner l'image qu'il est coupable avant même de passer en audience. Il le martèle depuis 2014 avec force : Nikola Sarkozy n'est pas au-dessus des lois, mais il n'est pas en-dessus non plus, de quoi lui donner de reprendre son souffle.