Le parti Les Républicains est au plus mal depuis l'annonce des premières estimations du score de la liste Bellamy lors des élections européennes tenues dimanche dernier. Laurent Wauquiez est plus que jamais contesté, et les initiatives opèrent déjà en coulisses pour tenter de tirer les conséquences de ce scrutin. C'est notamment le cas avec des élus de la droite parisienne qui semble traverser par un vent de panique, face à des résultats qui ont placé LaREM à 32,92% dans la capitale, loin devant leur parti à 10,19%.

Le choc s'est en effet avéré si violent qu'un certain nombre d'élus LR de l’Ouest parisien, n’excluent plus aujourd'hui une alliance avec les Marcheurs à la faveur des Municipales de 2020, pour faire tomber l'actuelle maire de Paris Anne Hidalgo.

On y retrouve, non sans surprise, le député parisien Claude Goasguen, qui se fait désormais le porte-parole de ceux qui seraient prêts à franchir le pas en direction de la majorité. C'est en tout cas ce qu'a assuré l'ancien ministre d'Alain Juppé interrogé sur Sud Radio ce vendredi matin.

Faire preuve de plus d'ouverture

Et pourtant l'homme politique de 74 ans ne fait pas partie à la base de ceux que la presse se plaît souvent à désigner comme Macron-compatibles. A la veille du scrutin, ce dernier allait même jusqu'à oser une affirmation gratuite en signe de soutien à la liste LR, en assurant que le mouvement présidentiel n’avait jamais réussi à s'implanter dans le paysage politique du 16e arrondissement qu'il connaît bien.

Mais avec les 46% enregistrés par la liste Renaissance, le retournement de veste ne sera pas vraiment fait attendre.

Il prône désormais la nécessité pour Les Républicains de sortir du sceptre jusqu'ici défendu par le patron du parti Laurent Wauquiez. Le président de région Auvergne-Rhône-Alpes a en effet toujours exclu la possibilité d'un ralliement aux Marcheurs, et cela en mettant en avant le souci pour lui d'affirmer l’autonomie de sa famille politique.

Aucun doute toutefois que la situation puisse être amenée à évoluer au moins localement, avec de nombreux élus de droite qui préféreraient une alliance à une disparition pure et simple.

Résister à la peur de la défaite électorale

C'est en tout cas le chemin que devrait prendre la maire du 9e arrondissement, Delphine Burkli. Celle qui entretient une relation chaleureuse avec le Premier ministre Edouard Philippe, ne parle pas encore de former une alliance, mais envisage déjà de se poser en jonction entre le centre-droit de la formation macroniste et Les Républicains.

Une vision que ne partage tout de même pas une frange de la droite qui entend encore exister sur la scène publique dans les prochains mois et même les prochaines années.

Parmi ces tenants de la résistance à la vague macroniste, on retrouve l'élue municipale Marie-Claire Carrère-Gée qui est en attente de l'investiture LR dans la capitale. Elle se refuse à céder à la panique qu'elle note être une mauvaise conseillère, puisqu'en l'état actuel des choses, il n’ait pas de raisons d’aller demander un quelconque asile politique à En Marche. La position est partagée par Rachida Dati qui a noté sur BFMTV, que les porteurs de la division voudraient d'une "droite chewing-gum" collée sous la semelle des Marcheurs.