Dès le mardi 1er septembre, le port du masque sera généralisé à d'autres secteurs afin d'endiguer le Coronavirus. Cette fin d'été est animée par de nombreux débats liés au masque et sa récente obligation. On se souvient du coup de gueule de Jean-Pierre Pernaut qui a adressé un petit tacle au sujet de la gestion gouvernemental du coronavirus. Les désaccords et les critiques sur la gestion de la crise se multiplient tant sur ce qu'il s'est passé cet été que sur ce qui est prévu pour la rentrée.
Le monde du travail masqué face à la crise du coronavirus
Le 19 août, le ministère du travail a évoqué, à la suite d'une réunion avec les partenaires sociaux, la mise en place du port du masque systématisé dans tous les espaces clos et partagés en entreprise. Cela concerne les bureaux collectifs et les "open spaces", les bureaux individuels étant naturellement épargnés. Les salles de réunion, les couloirs ou les vestiaires sont donc concernés. Les chiffres de Santé publique France indiquent que 24 % des "clusters", foyers de contamination, sont situés en entreprise (hors établissements médicaux). Or, Michel Beaugas, secrétaire confédéral au secteur de l'emploi de Force Ouvrière affirme que la moitié de ces entreprises sont des exploitations agricoles ou des abattoirs.
Ainsi, au début de l'été, le Coronavirus a pu se transmettre entre saisonniers agricoles. Pour les activités de bureau plus traditionnelles, Élisabeth Borne, la ministre du travail, ne souhaite pas remettre en cause la règle actuelle qui impose un mètre carré par poste de travail, ni d'imposer le masque dans les bureaux individuels.
Même si le télétravail reste largement encouragé, certaines activités nécessitent la présence des effectifs dans les bureaux, avec des aménagements possibles si nécessaire. Plusieurs questions ont néanmoins été soulevées, celle de l'éventuel coût pour les employés concernés notamment. Les masques seront à la charge des employeurs et non des employés.
De plus, la ministre du travail a indiqué sur Europe1 que des adaptations seraient envisagées selon les conditions des différents lieux de travail.
Le coronavirus chamboule la rentrée scolaire
Soucieux de ne pas pénalisé davantage les élèves français passés à côté de plusieurs semaines de cours, le ministère de l'éducation nationale s'active pour présenter aux personnels et aux parents les conditions de cette rentrée inédite.
En ce qui concerne les enfants, tous les collégiens et les lycéens sont concernés par l'obligation du port du masque à l'inverse des primaires et maternelles. Les élèves de plus de 11 ans devront garder leur masque pendant la récréation. En effet, plusieurs études semblent indiquer que les plus jeunes, surtout en dessous de dix ans, sont moins infectés par le coronavirus, même si les médecins n’ont pour l’heure pas réussi à s’accorder.
Le gouvernement a donc tranché pour 11 ans, l'âge de rentrée au collège. Cette obligation sera l'affaire des parents puisque l'Etat a refusé de la prendre en charge. Certaines collectivités ont cependant promis de fournir gratuitement des masques. En extérieur comme en classe, la limitation du brassage des élèves doit être "recherchée dans la mesure du possible". Les temps de récréation seront organisés, de manière à limiter les croisements entre groupes d'élèves. Au moment du déjeuner, les élèves devront rester masqués pendant leurs déplacements. Le ministère recommande également d'adapter "les plages horaires et le nombre de services" de manière à "limiter les flux et la densité d'occupation" favorables à la propagation du coronavirus.
Des questions persistent, à l'image de Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire sur 20minutes : "Il manque des règles claires sur tout ce qui se passe en dehors de la classe", regrette-elle . "Par exemple, à la bibliothèque, peut-on laisser un élève emprunter un livre qui vient d'être rendu ?"
Concernant les enseignants, ils devront porter un masque qui leur sera fourni par le ministère. Les professeurs vulnérables ou en contact avec des personnes à risque pourront faire une demande de masques FFP2. Pour faciliter l'apprentissage, en maternelle ou en CP par exemple, des masques transparents pourront être distribués aux enseignants au cours des prochains jours. Les professeurs en charge d'enfants malentendants seront également concernés.
A l'heure où le gouvernement cherche à tout prix à éviter un reconfinement, on semble loin d'en avoir fini avec la crise du coronavirus, dont la gestion soulève interrogations et indignations.