À quelque 16 mois de l'élection présidentielle de 2022, la question fait plus que jamais rage dans les rangs des Républicains. Qui pourrait bien représenter le parti traditionnel de la droite face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, déjà donnés grands favoris dans la course pour l'Elysée par la plupart des instituts de sondages ? Le sénateur LR de la Vendée, Bruno Retailleau, avait pour sa part espéré que le sujet serait tranché avec sa proposition d'organiser, comme en 2017, une primaire de la droite et du centre.

Mais, il faut croire que le traumatisme du scénario catastrophe de la dernière présidentielle avec François Fillon reste encore bien présent dans les esprits.

Réuni ce mercredi 16 décembre autour de son président, le député de Seine-et-Marne Christian Jacob, le bureau politique du parti a décidé de repousser de six mois toute décision sur la désignation de son futur champion. Au micro de Franceinfo, le secrétaire général des Républicains Aurélien Pradié, a ainsi tenu à faire le point sur la stratégie que son parti a choisi d'adopter.

Pas de précipitation

Selon le député du Lot, son parti désignera son candidat lorsque le moment sera venu de le faire et non selon le bon plaisir de la pression médiatique. Pour sa part, il note toutefois qu'au moment où cela se fera, ce devrait être "sans primaire", étant donné qu'il estime que cette dernière n'est qu'une "machine à perdre" pour les partis.

Référence ici faite aux deux vainqueurs de primaires de la présidentielle de 2017, François Fillon (Les Républicains) et Benoît Hamon (le Parti socialiste), éjectés de la course dès le premier tour. Le constat est en tout cas un revers à peine voilé pour le chef de file des élus LR au Sénat qui espérait voir la décision gravée dans le marbre à l'issue de cette rencontre.

Deux hypothèses sur la table

Il faudra donc attendre le passage des régionales et des départementales, soit en juin 2021, pour être fixé sur le mode de désignation du futur candidat LR à la Présidentielle 2022. En attendant, deux scénarios sont d'ores-et-déjà posés sur la table du bureau politique en cette fin d'année. Le premier veut qu'un candidat se distingue naturellement des autres pour être porté et investi par les militants lors d'un Congrès du parti.

Quant au second, il invite à la mise en place d'un système de départage équitable soumis aux militants du parti à l'occasion d'un Congrès. Quoi qu'il en soit au final, le candidat LR devra être désigné six mois avant le scrutin pour construire sa campagne, soit en octobre 2021. En espérant bien sûr que tous les acteurs de la droite dans la course acceptent de rester bien sagement dans le rang.