La Stimulation magnétique transcrânienne (appelé rTMS repetitive transcranial magnetic stimulation) est une nouvelle thérapie qui a fait l'objet d'études cliniques et de protocoles de recherche en France et dans le monde depuis plus de 15 ans maintenant. Ces études ont mis en évidence une efficacité certaine dans les dépressions modérées à sévères et une action bénéfique sur les hallucinations auditives chez des patients souffrant de schizophrénie. Cette méthode repose sur la capacité des champs magnétiques à moduler durablement l'activité cérébrale.
Cet effet sur l'activité du cerveau peut être visualisé grâce à l'imagerie fonctionnelle cérébrale. La rTMS doit être effectuée dans un centre hospitalier, sous forme de cure, de quelques jours à quelques semaines selon l'indication. La stimulation magnétique n'est pas encore proposée dans les établissements privés, vous trouverez la liste des centres qui la pratique en image.
Ce traitement est déjà utilisé à des fins thérapeutiques contre la dépression en Israël, au Canada et aux États-Unis. Dans le cas des patients déprimés, on peut observer la stimulation du cerveau préfrontal gauche sous influence du champ magnétique. Cet effet immédiat se prolonge dans le temps si l'on répète les séances quotidiennement pendant plusieurs jours.
On peut donc choisir la fréquence selon l'effet physiologique attendu et selon la pathologie à traiter, et aussi cibler les parties du cerveau que l'on savait concernées par certaines pathologies psychiatriques. Des effets inhibiteurs peuvent également être obtenus sur les zones du cortex temporo-pariétal concernées par les hallucinations auditives chez les patients schizophrènes avec des impulsions magnétiques de basse fréquence.
La thérapie est utilisée sur des patients qui présentent des phénomènes hallucinatoires très invalidants malgré les traitements médicamenteux. Avec les protocoles utilisés au CHU de Grenoble, un patient sur deux répond au traitement (25 à 30 % de patients en rémission, 40 à 50 % de patients améliorés par la technique).
Lorsque les patients sont sensibles à ce traitement, les effets peuvent être spectaculaires, dans le cas de la dépression en particulier.
Les indications sont sur le point de s’étendre à d’autres pathologies.
Les Troubles Obsessionnels Compulsifs sont des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles, touchant le plus souvent des sujets jeunes, voire des enfants. C'est la 4e pathologie psychiatrique la plus fréquente après les troubles phobiques, les addictions et les troubles dépressifs. Les troubles bipolaires (auparavant sous l'appellation de maladie maniaco-dépressive) est de l’ordre des maladies mentales sévères. Ils se caractérisent, à différents degrés, par une alternance de périodes aiguës dépressives et maniaques.
Entre ces deux phases, la personne retrouve un état normal. C’est l’une des pathologies les plus sévères qui conduit à des risques de suicide fréquents. 60 millions de personnes seraient atteintes dans le monde.
La bonne nouvelle, c'est que la rTMS fait l'objet d'expérimentations pour les troubles bipolaires et les TOCs. On cherche à déterminer quels seraient les "bons répondeurs", améliorer les paramètres et le ciblage des localisations cérébrales, l'évaluation de l'énergie à délivrer en fonction de l'âge du patient. Cette nouvelle voie de thérapie est salutaire quant on sait que la psychanalyse ne donne aucun résultat probants pour faire disparaître les rituels compulsifs. La thérapie cognitive et comportementale donne de meilleurs résultats, opérant par exposition et prévention de la réponse, mais jusqu'ici, la psychiatrie n'avait pas trouvé de moyen pour guérir les TOCs, on ne pouvait envisager, éventuellement, que de les diminuer.
Avec l'imagerie médicale on a pu comprendre l'origine du rituel, visualiser la zone du cerveau impliquée : le globe pré-frontal s'emballe du fait d'un manque de sérotonine, engendrant une déficience ou une mauvaise interaction entre les neurones.