Les batteries actuelles lithium-ion font face à leurs limites, en termes de coûts, de vitesse de recharge et de durée de vie. Les nouvelles batteries Sodium-ion de Tiamat permettent d'entrevoir un développement à grande échelle du stockage d'énergies renouvelables (éolienne et solaire notamment) tout autant que le développement solide d'un parc automobile électrique fiable.

Cette start-up est basée à Amiens et issue du programme de collaboration porté par le CNRS, le Réseau français sur le stockage électrochimique de l'énergie (RS2E²), dont la continuité logique semblait être la création d'une société, permettant le développement et la production à grande échelle, prévue en 2020.

Tiamat n'a pas l'objectif de rentrer dans une bataille contre les industries des batteries litihum-ion, dont sont équipés la majorité des appareils électroniques mobiles. La stratégie de Tiamat est plutôt de simplement s'enraciner sur les terrains inaccessibles à ses imposants concurrents. En effet, ces nouvelles batteries sont plus endurantes, d'une espérance de vie de 10 ans, contre 3-4 ans en moyennes pour les lithium-ion classiques et sont aussi plus adaptées aux nouveaux modes de consommations et de transport.

Amiens sera-t-elle bientôt au cœur d'une France leader mondiale des technologies de stockage énergétique ?

Le stockage de masse des énergies renouvelables intermittentes, le stockage mobile de véhicules électriques, des véhicules électriques partagés à recharge ultra rapide ?

Autant de secteurs que ne peuvent conquérir les industries de la batterie lithium-ion pas encore adaptées à ces usages. Les effets d'annonce se succèdent sur les énergies renouvelables et les produits à recharge électrique, notamment les voitures, mais n'ont jamais réussi à se cristalliser à cause de ce blocage du stockage.

Avec une capacité à recharger en quelques minutes, environ 200kms d'autonomie pour une voiture, cette jeune start-up déverrouille l'industrie et l'imagination.

En plus de ses performances techniques, cette technologie s'illustre par ses performances en matière de ressources. En effet, alors que le lithium n'est présent qu'à hauteur de 0,06% dans des régions localisées de la croûte terrestre, le sodium y est présent à hauteur de 2,6%, sans compter le fait qu'il peut se trouver partout sur la planète, y compris dans l'eau de mer sous forme de chlorure de sodium (NaCI).

Ce qui diminue le coût d'extraction et donc le coût du produit final.

L'idée de batteries au sodium cohabitait avec celle à base de lithium dans les années 80, mais cette dernière avait finalement été préférée. Alors que plusieurs laboratoires à travers le monde sont dans la course à cette technologie, la collaboration des laboratoires Français à été la première équipe au monde à créer des batteries à base de sodium au format standard des batteries actuelles au lithium, donc apte à les remplacer.

Les brevets déposés, il ne reste plus à ces technologies de passer l'étape d'homologation, après quoi Tiamat arrivera sur le marché avec un produit promettant à nos quotidiens, nos villes et nos sociétés, un avenir, que l'industrie de la batterie au lithium semble avoir désespéré d'essayer de construire.