Dans l'alphabet, nous demandons la lettre G, comme Google. La firme américaine est le pilier de ce que l'on appelle le GAFA, acronyme constitué des quatre grands géants du monde numérique, à savoir Google, Apple, Facebook, Amazon. Google est une immense galaxie qui emploie près de 60 000 personnes dans le monde et dont le chiffre d'affaires 2016 a connu sa plus forte progression historique. Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort, pour reprendre la devise de l'animateur de télévision Olivier Minne. L'année dernière, Google a généré 89,46 milliards de dollars.
Pour vous donner une idée, c'est supérieur au PIB de plus de la moitié des pays du monde, parmi lesquels la Serbie, la Croatie, la Bolivie, la Slovénie, ou le Liban. Sa société mère, Alphabet, possède de nombreuses marques que l'on utilise dans notre quotidien, comme YouTube, Android, et Gmail. Mais Google, c'est aussi et surtout un moteur de recherche qui a donné son nom à sa société, logique. Un moteur de recherche qui aujourd'hui écrase toujours et encore ses concurrents. Définitivement ?
Google, archi leader des moteurs de recherche en France
"Je suis seul au monde" chantait Corneille il y a quelques années. C'est un peu ce que doit se murmurer le côté obscur de l'Indien Sundar Pichai chaque jour, lui qui dirige Google depuis un peu plus de deux ans.
La compagnie irlandaise StatCounter a justement dévoilé les parts de marché des moteurs de recherche en France et dans le monde, pour le mois d'octobre 2017. Et les chiffres sont sans appel.
En France, rares sont les courageux qui osent braver les tumultes de l'Internet pour utiliser un moteur de recherche autre que celui de Moutain View.
Google est dans une situation d'extrême monopole, avec 92% de parts de marché. Les autres, forcément, ne se disputent que les miettes. A commencer par Bing, le moteur de recherche de Microsoft, qui capte héroïquement 5% du public, devant l'éternel mais si fragile Yahoo et ses 2,1% de parts de marché. Le petit américain DuckDuckGo, ou "le moteur de recherche qui ne vous espionne pas", comme le veut son slogan, récupère les restes (0,7% du marché).
Qwant et Orange sont quasi inexistants.
La résistance se veut plus "forte" outre-Atlantique
Aux États-Unis, il est évident que Google domine son monde. Avec 86,8% de parts de marché, l'asservissement se veut moins fort qu'en France du côté du pays de l'Oncle Sam. Bing résiste bien (7%), et Yahoo est deux fois et demi plus fort que chez nous (5,2%). DuckDuckGo arrive encore une fois derrière, avec 0,6% de part de marché. D'autres challengers se partagent les 0,4% restant : AOL, Baidu, ou encore Ask Jeeves. On pourrait interpréter cela comme un plus grand désir d'indépendance du côté de nos lointains voisins américains.
Dans le reste du monde, Google occupe 91,5% du marché, mais avec d'autres concurrents.
Bing (2,7%) et Yahoo (2,2%) sont talonnés par deux réfractaires de Google : le Chinois Baidu (1,8%) et le Russe Yandex (0,8%), accompagnés par les challengers Haosou, AOL, Shenma, Mail.ru, ou encore Naver, qui essaient de se faire une place tant bien que mal.
Google face à la menace d'un réseau social
Que ce soit en France, aux USA ou dans le reste du monde, Google est le roi. Le moteur de recherche est dans une situation de monopole total que rien ne semble menacer.
En réalité, la vraie menace pour Google se nomme... Facebook ! Le réseau social, lui aussi membre du fameux GAFA, fait les chasses aux fake news et continue de développer son propre système de publicité. Depuis 2015, les "Instant Articles" permettent de rédiger des billets directement sur Facebook, et ainsi s'assurer une indépendance vis-à-vis de Google.
Le but de l'entreprise de Mark Zuckerberg ? Que les utilisateurs ne quittent plus son réseau social, et qu'ils y naviguent aussi bien pour discuter, pour aimer la photo de la dernière soirée d'un ami, ou bien pour consulter le dernier article de Tartempion.
Google semble bien être le capitaine du navire, mais nous ne sommes pas à l'abri d'une mutinerie, après tout.