Clean the air. Let the Future Breathe Again, une rengaine simple et percutante illustrée par la projection de visages d'enfants et d'adultes marqués par les effets de la pollution atmosphérique.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) les particules fines devraient se stabiliser à 10 microgrammes par litre d'air, afin d'assurer un risque limité d'empoisonnement par l'air aux populations. Or ce taux avoisinerait les 100 microgrammes par litre en Chine et en Inde avec des pics réguliers compris entre 500 et 800 microgrammes au cœur des grandes métropoles comme Pékin.

Toujours selon l'organisation plus de la moitié de la population mondiale vivrait au-dessus de ce seuil.

Une étude Nord-américaine, publiée dans la revue Environmental Science and Technology, démontre que 750 000 décès pourraient être évités chaque année en réduisant les émissions de gaz à effets de serre. Les chercheurs américains et canadiens se sont appuyés sur un modèle informatique, calculant le lien entre la progression des particules fines dans l'air et l'évolution démographique mondiale.

Première cause de mortalité au monde

En 2010, l'OMS recense près de 3,2 millions de morts par an causées par la pollution atmosphérique avec 70% de ces décès provenant d'Asie.

Une mortalité qui se veut supérieure à celle du Sida (1,5 millions de victimes) et du Paludisme (1,2 millions par an).

Chaque année les 53 pays de la région européenne consacre 10% du PIB européen aux conséquences de cette pollution sur leurs populations. Une somme dédiée aux traitements des morts prématurées ainsi qu'aux soins liés aux maladies cardiovasculaires et respiratoires, aux hospitalisations et arrêts de travail.

Une pollution issue majoritairement des gaz d'échappements et des fumées rejetées par les industries. Le charbon, utilisé par les pays pauvres ou en développement pour se chauffer et cuisiner est également remis en cause par les organisations internationales vouées à la santé.

En France, cette part oscillerait entre 1 et 2 milliards d'euros annuesl.

A travers leurs travaux, les chercheurs de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et de l'Université Pierre et Marie Curie, ont démontré la part imputable à la pollution de l'air dans 5 maladies respiratoires répandues dans l'hexagone, tel l'asthme ou les différentes formes de bronchites chroniques.

Le Paradoxe chinois

Dépassée par sa superficie, sa population et son économie, la Chine montrée du doigt comme l'un des plus grands pollueurs au monde est en parallèle un des pays les plus novateurs en matière d'énergie renouvelable, accueillant les plus importantes usines de fabrication d'éoliennes et de panneaux solaires. Des commandes principalement générées par les Etats-Unis et l'Europe attirés par un moindre coût de la manœuvre.

Les engagements de la COP21

Mettant de côté leurs divergences, la Chine et les Etats-Unis, représentant conjointement de l'émission 45% de l'émission des gaz à effet de serre, ont signé un accord qualifié d'historique le 11 novembre 2014 en marge la Conférence Mondiale sur le Climat (COP21) qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre à Paris.

Les Etats-Unis se sont engagés à réduire de 26 à 28% leurs émissions en 2025 par rapport au niveau mesuré en 2005.

Enfin pour la première fois depuis 1992 et le début des négociations internationales sur le changement climatique, la Chine a décidé de s'imposer des objectifs de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030, notamment de par la fermeture de certaines de ses usines à charbon.

Parallèlement la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité devrait atteindre les 20%.

Il reste à espérer que la planète tout comme les populations suffocantes tiendront aussi longuement.

A noter qu'aucune information concrète n'a été trouvée dans nos recherches sur les origines de l'organisation chinoise Xiao Zhu, à l'initiative de la campagne de sensibilisation citée en début d'article.