"Je me suis lancée dans l’aventure, plutôt par défi. Et puis je voulais vérifier les sensations, les résultats décrits dans un livre, «Les surprenantes vertus du jeûne»". D’emblée, Isabelle décide d’essayer sur une semaine: "A mon sens, c’était le minimum pour voir les effets". Sur deux jours, Isabelle réduit son alimentation, puis "attaque". Pendant sept jours, elle ne boit que des tisanes, de l’eau, le café et le thé étant proscrit car leur effet "excitant"est décuplé par la diète.

Au bout de sept jours de non-nutrition, elle fait un premier bilan sur le plan physique: "J’ai perdu du ventre, les seins ont un peu fondu, j’ai le visage aminci, ma taille est plus marquée.

Pesant 58 kg avant la diète, j’en fait 54 après, soit une perte de 7 % de ma masse corporelle." Plus largement, elle n’a pas vérifié certaines affirmations du livre : "La sensation de faim a perduré toute la semaine. Elle ne s’interrompt pas au bout de trois jours comme il est écrit. Pas de sensation d’euphorie non plus. Mon sommeil n’a pas été perturbé, pas de maux de tête, de ventre, de crampes. La perte de poids annoncée est juste: à peu près 500 g par jour. J’ai vraiment eu froid. Je pense que cela contribue aussi à la perte de poids: le corps lutte pour se maintenir à la bonne température et consomme davantage de calories. J’ai pu continuer à vivre normalement, faire du sport raisonnablement.

Il ne m’a pas semblé manquer beaucoup d’énergie. Je ne pense pas que mon caractère ait été modifié (demandez à mon mari !). Et surtout pratiquer la chrono-nutrition depuis trois ans m’a probablement aidée: l’habitude d’une certaine discipline alimentaire. Difficile en revanche de préparer les repas familiaux. Mais pas le choix.

Je n‘allais pas mettre tout le monde à la diète!".

Isabelle l’affirme: "Je sais maintenant que l’on peut résister à la faim pendant plusieurs heures, ne pas manger pendant un bon laps de temps sans faire d’hypoglycémie. Et c’est sans doute l’information la plus intéressante à retirer de l’aventure".

Attention à la reprise

"En terme de physiologie, le jeûne va induire des réactions successives: la personne va d’abord perdre des sucres, stockés dans le sang qui seront les premiers carburants "cramés", puis de la graisse, un peu, et assez rapidement du muscle", explique Alexandre Andolfo, micro-nutritionniste.

"Elle va perdre également beaucoup d’eau. Dès qu’elle va rependre une alimentation normale, le corps va remettre en place des réflexes de stockage et la reprise de poids peut être rapide. Culturellement, c’est vrai que nous sommes à trois repas par jour. Mais nous pourrions nous contenter de deux, voire trois repas, si les besoins sont couverts pour les efforts fournis. Certaines personnes ont ressenti un bienfait par le jeûne, une amélioration, voire une disparition des problèmes inflammatoires. Mais c’est dû tout simplement à l’arrêt de l’ingestion d’aliments toxiques (lait, gluten par exemple) et parce que l’intestin est mis au repos. Je ne recommanderais pas le jeûne, mais plutôt une diététique cadrée, avec suppression des aliments "à risque", qui sera nettement plus bénéfique sur le long terme."

Le jeûne est donc un régime express, efficace mais forcément difficile, car difficile de faire plus restrictif!

Trop court pour que l’on souffre de carences quelconques. A réserver aux personnes en bonne santé. Il existe des stages où les participants font de la randonnée pédestre pendant une semaine et bien sûr sont encadrés. Mais très onéreux. "Je le conseillerais à quelqu’un qui voudrait changer son alimentation et/ou perdre du poids et qui ne sait pas comment démarrer. La diète, pas forcément aussi sévère et extrémiste, peut être encourageante pour repartir sur de bonnes bases. Et cela ne coûte pas cher!" conclut Isabelle.

Maigrir avant l'été

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