Facebook débarque à Madagascar, après 21 autres pays africains, pour lancer sa plateforme de sites web accessibles gratuitement. Une équipe du géant des réseaux sociaux a effectué la présentation du projet le samedi 04 Juin. Développeurs, et d’autres férus de nouvelles technologies, ont répondu présents à l’appel. Des avis partagés, entre enthousiasme et méfiance, se sont fait entendre parmi l’audience. En tout cas, Free Basics va révolutionner le paysage de la connexion internet dans la grande île.

Free Basics pour améliorer le quotidien des Malagasy

Avec un coût de connexion parmi l’un des plus chers en Afrique, seuls 4% de la population a accès à internet. Avec l’avènement d’Akama, offert par l’opérateur mobile Orange, des milliers de personnes ont fait la connaissance de Facebook. Ce forfait permet de se connecter sur le réseau social en ne payant presque rien. Maintenant, la société de Mark Zuckerberg est en partenariat avec Bip, le dernier né sur le marché de la téléphonie mobile à Madagascar, pour y lancer Free Basics. Il s’agit d’une application mobile permettant d’accéder gratuitement à des sites internet portant sur des services basiques, notamment l’éducation, la santé, l’emploi local, le sport, ainsi que l’actualité.

Commele fondateur de Facebook l'a affirmédepuis le début du projet, la plateforme est le "911 du net". Pour les millions de personnes qui ne disposent pas des moyens pour une connexion internet classique, cette offre se présente commeune aubaine.

L’échec de Free Basics en Inde

Cependant, ce projet d’apparence noble se trouvait refusé en Inde et en Egypte, pour cause de non-respect de la neutralité du net.

Depuis Janvier 2015, des millions d’habitants du pays de Gandhi se sont mobilisés pour mettre fin à l’implantation de Free Basics, connu à ce moment sous le nom d’internet.org. Après des mois de bras de fer entre l’autorité indienne de la régulation de la télécommunication et le géant américain, Free Basics a été déclaré illégal en Février 2016.

Par contre, dans bon nombre de pays Africains, à commencer par la Zambie en Juillet 2014, l’initiative de l’équipe de Zuckerberg ne s'est heurtée àaucune résistance. Rappelons-nous aussi que Facebook a été banni en Chine depuis ses débuts, pendant que nous autres ne tarissons pas d’éloge à son sujet malgré les critiques. En d'autres termes,l’orientation technologique d'un pays dépend surtout de la décision de ces dirigeants.

L’internet pour tous: une opportunité à saisir pour Madagascar

Le nombre d’utilisateurs de Facebook sur la grande île a augmenté considérablement ces dernières années. Chacun y trouve son compte: du petit vendeur de téléphone seconde main au leader de parti politique en passant par l’étudiant.

Bon nombre de discussions transitent sur les groupes créés sur le réseau social, allant des plus enrichissantes aux plus futiles. Facebook est devenu un outil de communication incontournable,autant sur le plan personnel que professionnel. Free Basics pourrait aussi aider à créer des emplois et à combattre la pauvreté, grâce à la mise à disposition d’informations utiles à la population. A Madagascar, l’Autorité de Régulation des Technologies de Communication (ARTEC) ne s’était pas encore prononcée publiquement sur le sujet. Quant au ministre des postes, des télécommunications et du développement numérique, il a honoré de sa présence le lancement de BIP, le 2 Juin dernier. Il a été clair lors de son discours en qualifiant le partenariat entre l’opérateur et Facebook comme une « étape cruciale vers une société malgache où la connectivité a toujours été une réalité».

Depuis toujours, celui qui veut mener un changement se heurte à des résistances. Par ailleurs, aucun être vivant ne peut survivre en acceptant tout de l’extérieur. A chaque personne, à chaque entité, à chaque pays de définir sa position face à l’évolution de la technologie.