Avec un nombre d’internautes qui grandit chaque jour, le net est devenu un véritable champ de bataille. Les organisations et les médias qui pendant des décennies ont pu bénéficier d’un monopole certain sur la sélection de l’information pour le grand public, se retrouvent maintenant face à des adversaires de tailles tels que Facebook, Twitter ou Instagram.

Dans les médias dits traditionnels, la décision de quelle information doit faire la une est un travail d’équipe et de concertation entre journalistes, rédacteurs, éditeurs etc…Mais qui dicte ce qui fera la une sur Facebook ou Twitter?

Facebook a annoncé récemment son intention de soutenir les associations à but non lucratif déjà présentes sur le réseaux social. La mise en place d’un nouvel outil devrait permettre aux associations de pouvoir monétiser (via un système de donation) leur influence sur les réseaux sociaux. La recherche de soutien financier est un problème récurrent chez la majorité des petites ONG, et il semble donc bien certain que cette initiative aura du succès auprès de nombreuses associations.

Cependant voila, alors que pendant des années on criait au monopole, lorsque les réseaux sociaux sont arrivés, avec les premiers blogs sont apparus aussi les premiers débats sur la democratisation du journalisme, le ‘citizen journalism’, et de nos jours ces réseaux ont tellement évoluer qu’ils ont absorber une grosse partie du pouvoir de decision.

Prenons l’exemple de 2 info, info A et info B. Admettons que info A soit une histoire à caractère humanitaire, tragique mais surtout urgent, et que info B soit le dernier gossip d’une chanteuse quelconque:

  • Dans un média traditionnel, c’est durant le briefing que l’équipe éditoriale discute des infos A et B, et décident que l’info A méritent plus la une que l’info B.
  • Sur Facebook, c’est un algorithme qui décide ce qui doit apparaitre sur notre fil d’actualité. Cependant celui-ci n’a pas forcément de flair journalistique, et donc avec des calculs d’algorithme basés sur mon comportement social, ainsi que celui de mes amis, il est très probable que info B fasse la une de mon Facebook. De plus la plateforme a récemment annoncé son intention de modifier l’algorithme en faveurs des amis et au détriment des pages.
  • Twitter fonctionne différemment, mais il est possible de mesurer la popularité de certains sujets via les hashtags. Là aussi, dépendant de ce qui fait le buzz au sein de la communauté, il est tout à fait possible pour l’info B d’avoir beaucoup plus ‘d’impressions’ que l’info A.

En réfléchissant un peu sur le sujet on réalise que cette démocratisation du Journalisme via les réseaux sociaux demeure paradoxale.

Oui, les medias sociaux permettent d’offrir de nouvelles opportunités dans de nombreux domaines, aux communautés de s’émanciper un peu plus via le contrôle de leur image et la diffusion de contenu, mais il est difficile deparler de démocratisation du journalisme pour autant. Les réseaux tels que Facebook ou Twitter, ont bel et bien arraché un certain monopole aux médias traditionnels, le pouvoir de décider quelle info mérite notre attention.

Cependant ce pouvoir reste bien entre les mains d’une entité, que cela soit un réseau ou un autre, et non à disposition du grand public.

Je ne suis pas sur que l’on puisse parler d’hors et déjà d’une démocratisation du journalisme. La situation actuelle des médias, de l’actualité et des réseaux sociaux demeure hautement compétitive (ce qui n’est pas forcément mauvais puisqu’avec viens aussi l’innovation) et ressemble plus à un champ de bataille en pleine action qu’une chambre parlementaire. On peut aussialler plus loin en insistant sur le fait que cette compétition pour contrôler l’audience pourraitaboutir à une concentration des médias et la mise en place de nouveaux monopoles.

Démocratisation? ou nouveau monopole?

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