Givors (Rhône) lIs aiment tellement leur Cinéma qu'ils ont sacrifié une partie de leur vie pour cet "enfant". Au point de payer, depuis de longues années et pour rien, ses frais et taxes dans l'espoir...! L'espoir de voir la Municipalité imaginer un petit complexe de ville, comme tant de communes des environs. Mais voilà, le pot de terre va sans doute bientôt se fracasser contre les engins de démolition. Il restera peut-être une plaque sur un mur "Ici le Paris a diverti des générations de Givordins" ou sans doute plutôt "Rue du Paris". Voire, "Rue Flacher".

Les élus ne reviennent pas souvent sur leurs premières amours. Leurs préoccupations, ce sont souvent des rues, des routes, des avenues, des places, des ronds-points. Et même un peu tout dans des quartiers plus prestigieux que d'autres. Quand le BTP va... tout va. Il y a toutefois la logique aussi. A prendre en compte par ces mêmes élus. Et il y a besoin, naturellement, de nouvelles artères pour faire circuler un flot toujours enflant de véhicules. Dommage, bien sûr, que cela tombe sur... le cinéma. Car quoiqu'il en soit, le Paris... des Flacher est perdu! Il ne rouvrira pas. Comme, au siècle dernier, il était dit que les terrains des Chevallier n'abriteraient pas un Multiplex. Dans les deux cas, des tas de (bonnes ?) raisons pour ne pas aboutir.

Et puis des raisons philosophiques. Depuis quelques semaines, depuis que les Givordins ont appris le nouveau rebondissement de l'affaire du Megarama, certains "préparent" le couple Flacher. Le bâtiment va être évalué par les Domaines, puis il sera démoli au profit, sans doute... d'une route. Le projet n'est pas nouveau. La Municipalité aura ainsi lâché pour de bon, les derniers propriétaires de salles obscures à Givors.

La commune qui en possédait trois, tous privés. Il restera quelques magnifiques pièces de projection et les souvenirs de la famille d'Henri Flacher. Qui aura cru jusqu'au bout à la possibilité de "tourner" le cinéma vers l'arrière pour ouvrir sur les parkings du centre ville. Argument insuffisant. Comme ultime carte à jouer, les Flacher se disaient même prêts à reverser, dans un nouveau projet cinématographie, la valeur de leur cinéma.

Voire même collaborer avec... Megarama ! Au risque d'être vite mangé par ce groupe cinématographique, de ceux pas pas toujours appréciés de certains élus. Ces encore propriétaires d'un cinéma ont cru comprendre que bientôt serait annoncée... une bonne nouvelle aux Givordins. Les élus ont tapé haut et ont organisé la lutte pour la (re)venue de Megarama. Non sans perfidie, Henri Flacher a fait ses calculs. "En considérant que les pétitionnaires viennent tous une fois par semaine au cinéma Megarama, ce ne serait pas prêt d'être rentable".

Givors aime Megarama... mais pas les autres groupes cinématographiques !

Et "envoyer" les Givordins une fois par semaine dans une salle serait un exploit. En ville, les impressions sont mitigées.

Il y a ceux qui sautent sur un stylo ou sur leur ordinateur pour signer une pétition. Et puis les autres, nombreux aussi, qui se sont organisés depuis longtemps pour "consommer" autrement du cinéma. Et qui regrettent juste l'annonce du printemps passé qui a ravivé les manques.

Le plan B sera t-il détruit ?

Une fois la décision prise de démolir Le Paris, par le conseil municipal, tombera alors le plan B. Il restera alors à parvenir à faire implanter un Multiplex ou considérer que les enfants de la ville ne connaîtront pas les charmes des salles obscures. Surtout les adolescents ! Sentant sans doute que le combat est cette fois inégal, Henri Flacher se fait une philosophie et non sans humour "J'investirai dans une maison au soleil!". Et dans une ville possédant un cinéma ?