La hiérarchisation d'une société en classes sociales déterminées est un fait dans chaque Etat. Une politique bienveillante consiste à minimiser les inégalités entre classes sociales. Cependant, alors que l'on ne fait pas des prouesses en matière de juste répartition des richesses entre tous les citoyens, une étude démontre que même au niveau sanitaire les couches populaires sont plus impactées. Car, en ce qui concerne les cancers, ils sont aussi déterminés et favorisés par l'environnement économique et social.
Le cancer des poumons, " fléau des pauvres "
L'affection que l'on retrouve en plus grand nombre et dans de plus graves proportions chez le petit peuple est le Cancer des poumons. En effet, certains facteurs de risques sont démultipliés dans l'environnement dans lequel vivent les classes laborieuses, comme la consommation de tabac, la respiration de gaz nocifs dans certains milieux professionnels ou la pollution atmosphérique. Le constat est que les couches les plus défavorisées vivent en général en banlieue, près des autoroutes et des zones de pollution importantes, et qu'elles travaillent dans des conditions sanitaires déplorables, la plupart du temps dans des usines où elles sont exposées aux gaz nocifs.
Ceci explique d'ailleurs l'observation de Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, selon lequel la question écologique rejoint la question sociale. En effet, simplement améliorer l'air que certains respirent quotidiennement permettrait de réduire les taux affolants d'affections des voies respiratoires. D'où son idée de constitutionnaliser les biens communs tels que l'air et l'eau.
Jetons un rapide coup d'oeil aux chiffres. Les individus pris en compte dans l'étude Santé Publique France ont, pour 30% d'entre eux, un cancer du larynx, pour 26.6% d'entre eux un cancer de la bouche, du pharynx ou des lèvres, pour 19.9% d'entre eux un cancer des poumons et pour 16.7% d'entre eux un cancer de l'oesophage - ne prenant en compte que les hommes.
Comme par hasard, les organes les plus touchés sont les voies par lesquelles circule l'air respiré. Bref, la pollution provoque un grand nombre de cancers, souvent mortels.
Le cancer des parties génitales, " fléau des riches "
En revanche, étrangement, et aucune interprétation ni hypothèse plausible n'a encore été trouvée par l'agence Santé Publique France, les couches sociales les plus aisées sont beaucoup plus sujettes aux cancers touchant les parties génitales. En effet, les cancers de la prostate, des testicules, des ovaires et du sein sont bien plus nombreux dans les quartiers aisés. Autrement dit, ce ne sont probablement pas des facteurs liés à l'air qu'ils respirent, à ce qu'ils mangent ou à ce qu'ils boivent qui concernent les individus de la classe aisée.
En tout cas, s'il est un fléau pour lequel on puisse faire quelque chose, ce sont sans doute les affections liées à la pollution, à la malnutrition et aux mauvaises conditions de travail, en améliorant, par des politiques, la qualité de la nourriture, de l'air et de l'eau. Pour ce qui est des maux concernant les classes aisées, l'enquête scientifique devra déterminer les causes de cette surreprésentation de leurs individus dans les cancers des parties génitales.