Attention, pastiche, hypothèse farfelue, ''information'' infondée, ni recoupée, ni validée, invérifiable. Ce qui est vérifié, indubitable, c'est que Ségolène Royal s'est en partie reconnue en Penelope Fillon, comme, d'ailleurs, nombre d'autres femmes. La fille de l'officier supérieur bigor Jacques-Antoine et d'Hélène, membre d'une fratrie de huit enfants, ex-écolière en uniforme d'un pensionnat catholique, ne manque pas de points communs avec Penelope Fillon. De même, nombre de femmes, épouses, mères, ou même célibataires, issues de la bonne société ou la fréquentant de près, se sentent des affinités avec Penelope Fillon.

En attestent nombre de témoignages sur Facebook ou d'autres réseaux sociaux, tous concordants : Penelope Fillon aurait pu tout ignorer de ses emplois, de ses revenus professionnels. Ségolène Royal la voit donc "victime d'un dispositif qu'elle ignorait manifestement''. Et même subissant "la misogynie" de qui l'a impliquée "dans un mécanisme" dont elle ne pouvait avoir conscience. Totalement fantasmagorique mais pouvant paraître vraisemblable. Avantage, Penelope Fillon ne serait plus la receleuse du Penelopegate.

L'invraisemblable hypothèse

Alors, emboîtons nos pas dans ceux de Ségolène Royal, sur les traces de ses peut-être farfelues supputations. Comme l'a affirmé l'avocat du couple Fillon, Penelope tenait un rôle, diffusait des éléments de communication, en prétendant n'être nullement impliquée dans la carrière politique de son époux.

Elle "jouait" la mère de famille, la maîtresse de maison, alors que de potron-minet à l'heure fatidique au docteur Schweitzer (minuit, pour les moins de… 50 ans ?), elle pilotait son poulain de mari, relégué au rôle de porte-parole, de coupeur de rubans, d'instrument médiatique des ambitions politiques de sa femme. Probabilité inverse, ce qu'en dit Ségolène Royal.

Mais non pas en "mère de famille très respectable", de digne épouse, mais d'intrigante, frivole, ne se souciant que de ses cinq montures, voire du palefrenier, telle une Lady Chatterley, de ses massifs de roses, de marmelade servie au lit et de high-teas. Si ! Totalement frustrée de s'imaginer obligée de se transformer en Première dame, elle aurait (le conditionnel s'impose), affolée par les sondages, décidé de torpiller les ambitions présidentielles conjugales.

On peut vous le ''révéler'' (sic et guillemets de distanciation) en exclusivité : la taupe du Canard enchaîné, c'est elle ! Oui ! Subrepticement, en catimini, elle fouille tous les documents de François Fillon, découvre ses fiches de paye, celles de ses enfants, la double vie entre Palais Bourbon et siège de 2F Conseil. Elle réalise des photocopies, et deux numéros de suite, alimente le feuilleton du palmipède qui n'est pas prêt de se tarir. Attendez-vous donc à savoir, dans les dernières nouvelles de demain soir (quand Le Canard parvient à 18 heures dans les rédactions) que… Stop ! On peut tout projeter sur l'énigmatique personnage que reste Penelope Fillon. Ou encore ! La rumeur a couru d'une prochaine diffusion de photos compromettantes.

En intime compagnie avec Rachida Dati ? Prête à tout pour exiger le divorce et retrouver… qui aurait, selon L'Express, supputé que François Fillon avait été rétribué "par les Russes" (comment ? Comme Donald Trump ?). Allons, ni Ségolène Royal, ni même, peut-être, Jane Clarke-Fillon (épouse de Pierre, sœur de Penelope), ne peuvent sonder la très discrète et réservée Penelope. Mieux vaut s'en tenir aux faits, aux seuls faits, arrêter les délires, la psychanalyse sauvage. Laissons à Private Eye ou Mad Magazine (ou à Ségolène Royal) ce type de gossip fictionnel. Tenons-nous-en plutôt à la double casquette d'Anne Faguer, assistante parlementaire de Fillon député, membre, selon BuzzFeed, de l'équipe de campagne de Fillon candidat.

En bénévole ? Extension du domaine du Penelopegate envisagable... ou pas, allez savoir. Théoriquement, sur son temps de travail, un attaché parlementaire ne peut se consacrer à une campagne électorale.