Plus de 99% de l’or vendu dans le monde n’est pas de l’or !!! Voilà ce que nous révèle une récente enquête sur le métal précieux. Il n’en fallait pas plus pour nous rappeler les sombres épisodes des années 2007-2008 et son historique crise des subprimes. Mais devons-nous tant nous en étonner ? Savons-nous nous seulement ce que nous détenons réellement lorsque nous achetons des contrats à terme sur l’or ?

Que du papier !! En effet, l’or physique ne représente aujourd’hui en termes de pourcentage que 0,4% du volume échangé sur les marchés à terme de l’or. L’histoire est têtue. Il y a pourtant bien des signaux qui devraient suffire à nous alarmer. Le cours de l’once d’or culmine aujourd’hui à un sommet de 1250 dollars. Ce qui est plutôt rare lorsqu’on n’est pas en période d’inquiétude, voire de crise, lorsque les investisseurs se ruent sur le métal précieux réputé être la valeur refuge par excellence. Au contraire, les marchés sont plutôt haussiers et les banques parmi lesquelles certaines dans un passé récent encore étaient au bord de la faillite, et n’ont eu leur salut que par un sauvetage massif des États et des banques centrales affichent des résultats meilleurs que ceux attendus.

Comment donc expliquer cette inflation du cours de l’once d’or? La spéculation, il n’y a décidément rien de nouveau sous le soleil comme le dit l’adage. Et telle une pyramide de Ponzi l’on ne se rend compte des dégâts que lorsque le système s’effondre. La bonne nouvelle c’est que dans un scénario de crise aujourd’hui à peine 20% des détenteurs de contrats à terme sur l’or récupéreront leur mise en équivalent or physique. Pour le reste, ils pourront toujours crier à l’escroquerie et au marché de dupes. Mais pour l’heure, tous, aussi bien bourreaux que victimes de demain entretiennent chaque jour la bulle qui ne cesse de grossir. Comme nous rappelle l’histoire des crises, on sait toujours qu’elle finira par éclater, mais pas quand.

L'or virtuel VS l'or physique: les chiffres qui donnent le tournis

La production réelle d’or physique aujourd’hui est estimée à 103 millions d’onces, l’or en papier quant à lui s’évalue déjà à près de 10 milliards d’onces. Par ailleurs, les marchés de dérivés sur l’or avaient atteint l’année dernière un record historique de 10.000 milliards de dollars ce qui représentait à l’époque l’équivalent de près de 250000 tonnes. Il faut préciser qu’à la même époque, en 2016 donc la production réelle d’or physique s’estimait à peine à 3500 tonnes seulement. Quant aux échanges réels d’or physique au cours de cette même année elles se chiffraient à 42 milliards de dollars, ce qui ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des 10000 milliards de dollars du marché de l’or papier. Cette banalisation de l’or physique au profit de l’or papier n’est pas sans risque. Dans le prochain article, il sera question des marchés dérivés et des risques qu’ils font courir à nos économies.