Dimanche 16 avril 2017 le rassemblement commence contre le FN et pour la réalisation des droits de la femme, de l’enfant de l’homme, de la justice, et la concrétisation des principes fondateurs de la République Liberté, égalité, fraternité. A Aubervilliers la manifestation est forte environ de 1500 militants, contestataires actifs et revendicatifs. La mobilisation démontre l’opposition populaire grandissante des citoyennes et citoyens en France contre la série de meetings de la candidate FN aux élections présidentielles.
Cette dernière doit en effet haranguer ses ouailles lundi 17 avril 2017 au Zénith à 20 :00. Les mobilisés s’inscrivent dans la ligne de barrage et d’opposition au FN s’étant dressée notamment à Nantes, à Bordeaux, à Toulouse. Dans la ville rose, l’opposition au meeting du FN a été tellement forte que l’organisation politique d’extrême droite a dû l’annuler simplement. La voix du peuple a donc été entendue.
Dès midi à Aubervilliers Pantin les 4 chemins, la station de métro, à l’angle de l’avenue Jean Jaurès et de l’avenue Edouard Vaillant, les CRS font stationner une vingtaine de camions. Cinq parmi ceux-là prennent place presque à l’embouchure du métro.
La circulation des véhicules personnels et de transport en commun est empêchée dans la direction Paris- Fort d’Aubervilliers sur l’artère principale de cette commune. Tandis que deux voitures banalisées partent du carrefour sur le son des sirènes. A 12 :40, les cinq camions redémarrent pour aller se positionner plus loin très certainement sur le chemin du parcours de la manifestation déclarée contre le parti d’extrême droite. Environ vingt minutes plus tard, trois Renault Scénic signalisées occupent à leur place les lieux. Les contrôles d’identité et des sacs des badauds commencent à la sortie du métro par des policiers armés de mitraillettes. La discrimination qu’ils mettent en œuvre à cette tâche frappe l’observateur.
Le quartier est populaire et toutes les communautés se croisent dans leur promenade dominicale, marchant, s’arrêtant au café, supermarché d’Asie ou européen, aux magasins de vêtements ou encore au fast food qui sont situés à ce carrefour urbain. Si la fréquentation du kébab est faible en ce jour. Le coiffeur d’Asie travaille à plein. Certaines voitures semblent garées là de manière permanente, leur chauffeur est toujours au volant, assis, patientant, sage.
Droit de manifestation
A 14 :00 le rassemblement réunit environ 300 personnes, les CRS continuent de montrer les muscles. Deux cordons de vingt CRS traversent les contestataires et s’installent pour en fait empêcher la libre circulation sur l’avenue Jean Jaurès et vers Saint Denis.
Immédiatement, la voix du mégaphone scande « Tout le monde déteste la police », « dégage police dégage » au contact direct des gardes mobiles. Les manifestants circulent autour du carrefour derrière les banderoles qu’ils brandissent. Une manifestante, Myriam, la soixantaine, s’exprime (les prénoms des personnes interviewées ont été changés) « Je viens aujourd’hui pour défendre les Libertés, la liberté d’expression et aussi la liberté de manifestation. Vous avez vu [dénonce-t-elle] un groupe a été interdit de participer à la manifestation » empêché de sortir du métro par les policiers.