C'est un incroyable rebondissement dans l'affaire du petit Gregory Villemin, 32 ans après la mort du garçonnet en 1984. Trois membres et proches de la famille Villemin ont été arrêtés ce mercredi 14 juin 2017 pour les accusations suivantes : "non-dénonciation de Crime", "complicité d'assassinat", "non-assistance à personne en danger" et "abstention volontaire d'empêcher un crime". L'enquête a été rouverte grâce à plusieurs évolutions des techniques criminelles.

Qui sont les proches arrêtés ?

Hier matin, à Aumontzey et Arches (Vosges), trois septuagénaires ont été interpellés par les gendarmes de la section de recherche, puis conduits jusqu'à Dijon où l'enquête sur l'Affaire Grégory est instruite.

Il s'agit de Marcel Jacob l'oncle de Jean-Marie Villemin qui est le père de Grégory, de Jacqueline Jacob sa femme, et de Ginette Jacob une belle-soeur de Jean-Marie Villemin. Mais ce n'est pas tout ! Deux autres membres de la famille ont été interrogés : la grand-mère du petit garçon a été entendue comme simple témoin en raison de son état de santé, ainsi que son mari Albert. Les grands-parents paternels de l'enfant ont été relâchés par la suite...

Sur la piste du corbeau

Les gendarmes se sont intéressés de plus près à ces cinq membres de la famille car "il y a de nombreux indices qui amènent à se poser des questions". Cette source proche de l'enquête fait sûrement référence à l'identité du "corbeau" qui avait annoncé la mort du garçonnet par téléphone quelques heures avant que Grégory soit retrouvé pieds et mains liés, noyé dans la rivière Vologne.

"Il y a un ensemble d'évolutions technologiques et des pistes qui semblent ne pas avoir été suffisamment creusées" déclarait hier une source proche du dossier. Selon le journal du Parisien, les enquêteurs seraient actuellement en train de suivre la piste du "corbeau" qui envoie et harcèle les parents de Grégory avec de mystérieuse lettres ou appels téléphoniques : "J'espère que tu mourras de chagrin, le chef" ou encore "Ce n'est pas ton argent qui pourra te rendre ton fils.

Voilà ma vengeance, pauvre con". Des messages adressés en particulier au père de Grégory qui supposent que le meurtre du petit garçon provient d'un complot "visant à punir Jean-Marie Villemin et sa femme en raison de leur réussite sociale" expliquent les enquêteurs. Une vengeance au sein de la famille ?

Pour remettre à plat le dossier et le décortiquer à nouveau, les gendarmes ont utilisés un logiciel appelé "AnaCrim".

Grâce à la science d'aujourd'hui, ils vont pouvoir comparer les écritures et "relever les incohérences et des uns et des autres". Après plusieurs expertises graphologiques, certaines lettres du "corbeau" seraient compatibles avec l'écriture de suspects arrêtés. Marcel et Jacqueline Jacob pourraient en être les auteurs. De plus, lors des perquisitions de mercredi, des courriers ont été saisis chez le couple.

Nouvelles recherches d'ADN

De nos jours, il est maintenant possible de trouver la moindre trace infime d'ADN. Ce n'est pas toujours le cas il y a 10 ans... L'avocat pénaliste Dider Sebane expliquait hier au micro de BFMTV qu'il était désormais possible de "faire parler une fibre de vêtements et de découvrir des choses à l'analyse microscopique qu'on ne pouvait pas découvrir il y a 30 ans".

Garde à vue prolongée

A ce jour, jeudi 15 juin, nous apprenons que les gardes à vues des membres de la famille Villemin suspectés ont été prolongées de 24 heures. Concernant ces trois gardes à vue, Jean-Jacques Bosc, le procureur général de Dijon et Olivier Kim, le commandant de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, vont tenir une conférence de presse commune à 16h00.