BalanceTonPorc... Le concept est originalement triste. Il s'agit d'un hashtag permettant aux victimes de raconter leur expérience sur le harcèlement sexuel. Et sur la twittosphère les témoignages fusent. Tout a commencé lors des témoignages d'actrices Hollywoodiennes à propos du producteur Harvey Weinstein (Shakespeare in love, Gangs of New-York...). Et le phénomène s'est amplifié vendredi lorsque Sandra Muller, journaliste de La Lettre de l'audiovisuelle, active sur les réseaux sociaux, a appelé les femmes à dénoncer leurs agresseurs. Le hashtag se propage comme un virus sur la toile, en 3 jours plus de 150 000 tweets ont été postés à ce sujet et pas loin de 16 000 dénoncent un acte de harcèlement.
Des révélations choquantes
C'est avec effroi que les twittos découvrent tout au long de la journée les témoignages des victimes de harcèlement.
#balancetonporc le cousin de mon ex-beau père qui devant tout le monde (ma mère absente) me malaxe les seins et me demande de manger plus
— une pôvre fille (@remusisyphe) 15 octobre 2017
#balancetonporc 8 ans quand il m'a violée la première fois 16 quand il a cessé ! C'était mon beau père avec le consentement de ma mère
— Kat Cath (@ktykat71) 16 octobre 2017
"Avec ta voix de chaudasse tu devrais songer à faire autre chose que de la radio, si tu vois ce que je veux dire." #balancetonporc
— Linda (@linda_achour) 14 octobre 2017
La lumière semble enfin se faire sur ce fléau qu'est le harcèlement.
Des personnalités connues ont également témoigné. On se rappelle du touchant témoignage de Flavie Flament, du récent coup de gueule de Sandrine Rousseau, au tour maintenant de Caroline De Haas par exemple de s'exprimer avec son tweet :
Sortie d'une émission, J. Seguela me met les mains sur les hanches "pour passer". Je réagis. Il m'engueule. #Balancetonporc
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 15 octobre 2017
Une triste conclusion
Ce hashtag est révélateur du harcèlement sexuel que subissent les femmes (et les hommes) au quotidien.
Il ne s'agit pas de cas isolés mais bien d'un véritable fléau. Il n'y a pas de sexe, pas d'âge, de classe sociale ni d'origine. Tout le monde est concerné par le sujet et aucun profil de victime ne se ressemble. Alors non vous n'êtes pas seul, non ce n'est pas "rien", oui cela est grave, oui il faut que les choses changent, que vous soyez victime ou témoin vous devez en parler.
La peur de la solitude, du jugement s'est évaporée grâce à ce hashtag et a permis d'ouvrir les yeux sur l'ampleur de la situation. Même si aujourd'hui le sujet se démocratise, cela semble encore compliqué.
Néanmoins ce n'est pas la première fois que le harcèlement sexuel ou le sexisme est dénoncé sur les réseaux sociaux, plusieurs sites à l'image de "Paye ta blouse", lancé en janvier par deux étudiantes en médecine dénonçait le harcèlement sexuel quotidien des femmes en milieu hospitalier.
Alors si vous aussi vous êtes victime de harcèlement sexuel, n'ayez pas peur, vous n'êtes pas seul. Il faut parler. C'est vous la victime, pas le coupable. Le harcèlement sexuel est puni par la loi. Pour obtenir de l'aide il est possible de contacter ces numéros gratuits : 08 842 846 37 ou le 3919.