Le Grand Paris Express coûte trop cher. Certains estiment à environ 10 milliards d’euros le dépassement du budget. Selon le président du directoire de la Société du Grand Paris, Philippe Yvin, interrogé dans La Tribune début octobre, n’est pourtant pas inquiet.

Selon lui, en comptant les différents aléas, le coût devrait s’élever de 28 à 35 milliards d’euros. Pour le moment, seuls 2,5 milliards ont été dépensé et rien ne semble indiquer que le budget puisse être exagérément dépassé. Il faudra attendre mi-2018 selon Philippe Yvin pour réellement apprécier le coût du projet.

Il reconnaît cependant que les recettes annuelles ne sont pas suffisantes et que la Société du Grand Paris a donc contracté un emprunt auprès de la Banque européenne d’investissement.

Supprimer certaines lignes du Grand Paris Express

Les élus et collectivités territoriales se font tout de même du souci. Certains en appellent même à revoir le projet. C’est le cas de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des transports (FNAUT). En mai 2017, déjà, l’association appelaient les décideurs du Grand Paris à mettre plus de moyens dans le projet, tout en rationalisant les dépenses. La FNAUT réclamait notamment de travailler en priorité sur l’allongement de la ligne 14 et sur la ligne 15 qui doit desservir toute la petite couronne en encerclant Paris.

L’association proposait également de remettre en place une écotaxe poids lourd pour financer le projet. Cette semaine, dans Le Parisien, la FNAUT fait une proposition radicale pour éviter l’explosion du budget : supprimer le projet des lignes 17 et 18.

La première devait traverser la Seine-Saint-Denis direction la Seine-et-Marne. Quant à la ligne 18, elle devait desservir les Yvelines, aujourd’hui très enclavées mis à part le RER C allant à Versailles et le RER B allant à Saint-Rémy-lès-Chevreuses.

Un débat existant au plus haut niveau

Ce genre de proposition avait déjà été faite par d’autres acteurs du Grand Paris.

Dont le président Macron qui demandait qu’il soit envisagé “des solutions moins onéreuses. La FNAUT a d’ailleurs proposé de développer des lignes de bus et de tram pour compenser la perte d’une ligne de métro. Le métro serait trop onéreux et pas assez rentable dans ces zones selon l’association d’usagers.

Mais Valérie Pécresse, élue des Yvelines et présidente de la région Île-de-France s’est opposée à cette idée. Alors que le plateau de Saclay est en plein développement, il est important selon elle de permettre de désenclaver cette zone.

D’après Demain.fr le plateau de Saclay est le second pôle d’activité après la Défense, réunissant près de 145 000 emplois. Si la ligne 18 est créé jusqu’à Versailles, elle permettrait le transport de 100 000 personnes chaque jour. Cela pourrait être le double si elle se poursuit jusqu’à Nanterre-La Défense.

Malgré les coûts importants que cela représente, ces lignes sont au coeur d’un enjeu de taille pour le développement du Grand Paris Express.