De qui parle-t-on lorsqu'on évoque "les juifs", "les catholiques" ou encore "les musulmans" ? Ces hommes et ces femmes ne sont-ils pas plus que de simples croyants ? Surtout, les religions ne regroupent-elles pas des individus très différents en leurs seins ? Après tout, un catholique peut aussi bien être instituteur que gendarme, fan de football que joueur de piano. Au même titre qu'un musulman peut être avocat ou pompier, passionné d'astronomie ou collectionneur de timbres.
Lorsqu'on regroupe des croyants sous les étiquettes de "juifs", musulmans" ou "catholiques" (ou autre), on a tendance à oublier qu'ils sont bien plus : leurs identités sont plurielles. L'individu se caractérise par de nombreuses appartenances (appartenance religieuse, nationalité, classe sociale, mais également activités pratiquées, lieu de vie, goûts musicaux, etc.) et il est erroné de penser l'individu selon une seule de ses caractéristiques.
L'identité religieuse fait souvent oublier les autres appartenances d'un individu, le réduisant ainsi à sa religion. Cette réduction de l'identité s'accompagne souvent d'une généralisation.
On évoque "les juifs", "les musulmans", "les catholiques" comme s'ils étaient des ensembles homogènes. Pourtant chaque croyant est différent. Ces généralisations présentent un risque non négligeable pour la qualité du vivre ensemble puisqu'on a tendance à attribuer certains qualificatifs à une communauté toute entière. C'est ainsi qu'on en arrive à des généralités telles que : les juifs sont comme ça, les musulmans comme ci et les catholiques comme ça. Généralités infondées et ignorantes de la diversité des individus.
Des appartenances plurielles
Aussi, la généralisation passe sous silence la diversité des pratiques. Aujourd'hui, un consensus est fait autour de l'idée que la société s'individualise.
Malgré cela, on continue de penser les communautés religieuses comme des ensembles homogènes. Comme si l'individualisation ne touchait pas les pratiques religieuses. Pourtant si, elles s'individualisent : à chaque croyant, sa pratique !
Chaque individu a sa propre façon de s'investir dans sa religion. Certains se rendent aux lieux de cultes, d'autres non, certains prient plusieurs fois par jour pendant que d'autre se contente d'une fois par semaine. Ainsi, les appartenances à une même religion sont diversifiées et il est évidemment impossible de déduire d'une appartenance religieuse un quelconque positionnement idéologique, politique ou moral.
Il est donc impossible de qualifier d'un bloc une communauté toute entière et les généralisations doivent être évitées. Il convient d'appréhender l'autre dans sa complexité (pluralité de son identité) afin de reconnaître sa subjectivité et de mieux vivre ensemble.