Dans la culture américaine apparaît la volonté de préserver une part de sauvage dans la nature – d’où les parcs nationaux, etc... Les productions animées de disney, qui s’inscrivent pour certaines dans la perspective de sensibiliser à la protection de la biodiversité, cherchent à générer un impact social important auprès du public. Notamment en influençant le désir des spectateurs de se familiariser avec les espèces animales des personnages, à cause de leur aspect mignon, d’où le « syndrome de Bambi ».
Vers l’absence de ressenti du danger
Le syndrome de Bambi consiste à ressentir des émotions exagérées à l'égard des animaux, en leur ôtant leur aspect sauvage, ou en idéalisant celui-ci.
Par exemple, dans Pocahontas, la jeune femme attrape un ourson et caresse sa mignonne frimousse… Sa manière de faire nous encourage à déprécier complètement l’instinct naturel de la mère ourse – et sa réaction très probablement sanglante – de défense de sa progéniture, même à l’encontre de l’Amérindienne, dotée d’une sensibilité écologique. Que la force soit avec elle !
En censurant l’aspect sauvage des animaux, les dessins animés, dans leurs représentations, prennent aussi le risque de rendre ces animaux – parfois prédateurs – attractifs, donnant au spectateur le désir d’être lui-même proche de l’animal en question. Ainsi, à chaque printemps, les promeneurs imprudents câlinent faons et levrauts, les condamnant en fait, en les imprégnant d’une odeur humaine.
Adieu Bambi et Panpan !
Sauver Nemo ?
Autre exemple : les différents poissons tropicaux vus dans le film Le Monde de Nemo et Le Monde de Dory voient leurs espèces en danger, à cause d’un effet de mode. Si reste, pour les plus cyniques, la possibilité de « dé-éteindre » l’espèce, il s’agit surtout de nous interroger sur nos pratiques.
Les productions médiatiques - dont les dessins animés - poussent bien évidemment à un intérêt massif à l’égard des personnages. Mais les messages implicites de conservation des animaux ne sont pas forcément bien entendus. Cet intérêt, malheureusement, met en danger ces mêmes espèces et rend obsolètes les messages de conservation que les dessins animés essayent de promouvoir.
À la sortie de Le Monde de Nemo, ce sont près d’un millions de poissons-clowns qui avaient été capturés annuellement dans leur milieu naturel : les enfants qui ont vu le dessin animé ont « sympathisé » avec les animaux représentés. Ironiquement, donc, les spectateurs, en adoptant un poisson-clown, agissent comme le « méchant » du film, qui pratique la pêche sauvage et sépare Nemo, petit poisson-clown, de son père !