Alors que la France a été lourdement impacté par la crise du COVID-19, certaines entreprises ont réussi à maintenir le cap et ont continué à fonctionner normalement. L'entreprise Bonanza a décidé d'offrir ses services pour aider les associations dans leurs recrutements. Nous avons interviewé le cofondateur de Bonanza, Franck Magnan, qui a répondu à quelques questions pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.
Bonanza permet à des entreprises de recruter des jeunes sur les réseaux sociaux comment vous est venue cette idée ?
Nous avons créé notre entreprise en 2016 mais la plateforme de recrutements des réseaux sociaux a vu le jour en 2019. Avant c'était une application mobile pour les étudiants pour la recherche d'alternances et de stages. À partir de 2019, nous avons décidé de se différentier en proposant une offre de recrutement via les réseaux sociaux.
L’idée est partie du fait qu’en travaillant avec de grands groupes, nous nous sommes aperçus que le recrutement de personnels était difficile. Les entreprises postaient leurs annonces et devaient attendre les retours parfois pendant plusieurs mois alors que le recrutement était urgent.
C’est là qu’on a eu cette idée, de recruter via les réseaux sociaux pour permettre d'accélérer le processus et de mieux cibler.
Comment se déroule un recrutement via les réseaux sociaux ?
Les entreprises nous contactent pour du recrutement et nous allons ensuite nous occuper de créer une publicité sur les réseaux sociaux. Mais notre offre ne s’arrête pas là: avant d’être redirigé vers l’entreprise en question, le candidat va remplir un petit questionnaire qui permet de qualifier sa candidature facilement.
Allez-vous créer des partenariats avec des universités pour aider les étudiants à trouver un stage ?
Au début, Bonanza travaillait avant tout sur les stages et les alternances, nous travaillions avec 70 écoles et universités partenaires mais maintenant ce n’est plus notre cœur d’activité. Nous faisons quand même un peu de stages et d'alternances mais nous nous occupons plus des premiers emplois ou des jeunes diplômés.
Quand nous travaillons avec des grands groupes comme Véolia ou Sodexo qui sont sur des optiques d'alternance et d'apprentissage, nous allons directement leur demander leurs besoins. Ainsi, s’ils sont à la recherche d’un alternant, ils nous en parlent et le recrutement se fait via les réseaux sociaux. Cela se fait donc sans passer par les écoles et c'est ainsi plus rapide.
Avez-vous été impacté pendant la crise? Qu'en est-il de vos clients ?
Bonanza n'a pas subi de baisse d'activité car il y a des gros clients en banque qui continuaient d'utiliser la plateforme comme le CIC ou le Credit Mutuel, qui eux ont continué à travailler et à recruter. Cependant, au sein des entreprises et de leur secteur d'activités, tout le monde n'a pas eu cette chance.
Nous avons des clients comme Burger King, qui eux, nous ont appelé dès le début de la crise pour nous dire qu'ils étaient obligés de mettre en pause. Cela dépend donc un peu des typologies d'entreprises. Je dirais que globalement au niveau de la crise, parmi nos clients, 50% ont continué de recruter et on doit être revenus à 70%.
Comment vous-êtes vous adapté à cette période inédite ?
Pendant la crise du coronavirus, nous nous sommes tous mis en télé-travail. Nous étions déjà pas mal outillés pour travailler par visio communication, ce n'était donc pas très compliqué pour nous de s'adapter. Depuis la fin de la crise, nous proposons à certaines de nos équipes de venir pour faire des points physiques mais c’est vraiment le moins possible pour que chacun puisse avoir son confort et les meilleures règles d'hygiène.
Ce qui nous a plus le plus manqué, c’est le côté humain car nous avons l’habitude de manger ensemble, prendre un verre... Nous avons quand même essayé de se retrouver autour d'apéros en visio, même si au début cela était un peu une situation étrange.
Pourquoi avez-vous choisi d'offrir vos services aux entreprises ou associations impactées durant la crise ? Dans quels buts ?
Nous nous sommes dit que comme nous avions la chance d'aider des associations dans leur recrutements pendant un mois ou plus, selon leurs besoins.
Pouvez-vous me donner un exemple particulier de collaboration ?
Nous avons fait un partenariat avec “En première ligne”. D’abord, nous avons vu avec eux leurs besoins de recrutement en France, et nous avons créé une publicité graphique pour les accompagner.
Nous avons par la suite diffusé gratuitement toutes les publicités pour générer assez de candidats et pour qu’ils puissent effectuer leur recrutement plus facilement. Les publicités ont touché 115 000 personnes sur la crise et ils ont eu 1400 candidats qui se sont intéressés à leur association.
Est-ce un projet qui va durer après la crise?
Nous voulons continuer de travailler avec les associations après la crise. Nous allons tenter de mieux encadrer le processus car nous avons fait cela rapidement pour essayer d'aider le plus vite possible. Nous allons donc proposer quelque chose qui serait tout le temps disponible sur notre plateforme. Nous avons eu d'autres demandes en ce sens et nous sommes ouverts pour les aider.
Qu'avez-vous retenu de ces échanges ?
C’est vraiment enrichissant et nous nous sentons vraiment utiles. À Bonanza, tout le monde est engagé sur ces sujets donc c’est motivant de se lever pour aider des associations en plus du travail habituel.
Quels sont vos clients habituels?
Ce sont plus des gros groupes comme Sodexo, Veolia, Credit Mutuel, CIC mais également dans d'autres registres. Par exemple, nous travaillons avec la Police nationale et la Ville de Paris.
Ce sont donc des boîtes qui font beaucoup de volume en termes de recrutement. Le principe de la pub c'est de toucher beaucoup de personnes et générer pas mal de candidats, cela fonctionne mieux quand il y a un certain nombre de recrutements à faire derrière.
Avez-vous d'autres projets pour étendre la plateforme ?
Nous travaillons essentiellement aujourd’hui avec des grands groupes, mais dans le futur, nous aimerions toucher aussi les associations, qui sont des plus petites structures et avec lesquelles nous devons travailler différemment.
Le but, c’est d’aménager la plateforme Bonanza, pour qu’elle soit le plus accessible d'accès aux plus petites entreprises et aux associations. Nous envisageons donc de développer notre offre auprès de TPE, PME, et associations afin qu’elles puissent utiliser la plateforme de manière autonome et qu'elles n'aient pas besoin de passer par nous. Au niveau de Bonanza, cela permettrait ainsi aux petites entreprises de créer une publicité et de faire du ciblage de manière simplifiée. Nous souhaitons faciliter la vie des entreprises dans leur recrutement.