Si la France est 'déconfinée' depuis un mois, certains parents se disent aujourd'hui épuisés. Comme le confirme un article paru dans Le Monde ce vendredi 12 juin, entre les devoirs et la cuisine H24 pour leur progéniture, ils ne savent plus où donner de la tête. Vous faites peut être partie de ces nombreux foyers qui ont fait appel au service de livraison de repas à domicile. Pendant le confinement, FamilEat a triplé sa fréquentation. Cette start-up concocte des plats 100% made in France destinés aux familles depuis 2018.

En livraison deux fois par semaines, les plats peuvent être commandés deux jours à l’avance en fonction des envies.

Comptez entre 5 à 8,90 euros le plat. Une cuisine qui est préparée selon le programme national nutrition santé, Manger/Bouger. À l'origine de cette idée originale, une histoire de famille : Mélanie et Pierre Barnier. Cette fraterie a souhaité remettre la gastronomie française dans les assiettes de 'monsieur et madame tout le monde'. Entretien avec l'un des fondateurs, Pierre Barnier qui répond à quelques questions pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

FamilEat a été fondé en 2018, une entreprise qui se veut familiale. Êtes-vous partis d’une histoire personnelle, d’un vécu qui vous a poussé à cette création ?

Ma soeur voulait faire un cadeau utile à une amie qui venait d'avoir son troisième enfant, elle cherchait un service de livraison de plats familiaux pour l’aider à préparer les repas des deux ainés.

D’autant plus que cette amie habitait dans les Yvelines et il n'y avait absolument rien en livraison. Quand elle m’en a parlé nous avons été étonné de voir que ce genre de sytème n’existait pas.

Des millions de personnes l’ont confirmé avec le confinement inédit que nous avons rencontré : préparer des repas peut s’avérer bien chronophage … Vous offrez une « issue de secours » à ces mamans ou papas débordés ?

Quel est le principe de FamilEat?

Nous avons des clients vraiment partout, nous sommes pour tout le monde. En ville, en banlieue, en zones plus périphériques, en milieux ruraux. Nous avons vu avec le confinement que le télé-travail était plus accepté. De plus en plus de personnes avaient en tête d’aller travailler soit à temps plein, soit de temps en temps à la campagne et de fait ils désirent avoir nos services où qu'ils soient.

Le concept c’est que nous proposons des plats familiaux, faits maison. C'est une cuisine traditionnelle et nous avons la chance d’avoir été rejoint par Bertrand Guéneron, un chef de la gastronomie française. Il conçoit l’ensemble de nos recettes, ce qui fait que nous avons des plats d'une excellente qualité tout en étant des recettes du quotidien. Tout est fait en interne par nos cuisiniers avec des produits frais et français.

De plus, nous cuisions à la commande et nos plats se conservent pendant 10 à 15 jours au frais sans additif bien sûr mais grâce à la mise sous vide. Ainsi, tout ce qu’on cuisine a déjà été vendu dans un objectif de lutte contre le gaspillage alimentaire.

Avec la crise du Covid-19, entre février et mai, la plateforme américaine Uber eats assure avoir doublé sa fréquentation en France. En revanche, Deliveroo confie, que le nombre de restaurateurs présents sur le site a baissé. Même si vous n’êtes pas sur la même offre de services, qu’en est-il pour vous ?

Notre service a été très plébiscité pendant le confinement car nos clients habituels étaient plus chez eux et avaient envie de moins faire les courses.

Nous avons aussi eu de nouveaux clients notamment les personnes à risques qui ont préféré la livraison à domicile. Certains appelaient aussi pour faire livrer leurs parents par exemple qui pouvaient se retrouver seul. Nous avons doublé nos chiffres la première semaine du confinement, triplé au mois d’avril.

Les services de livraison de repas choisissent souvent des moyens de locomotion durables pour préserver l’environnement. Vous avez fait le choix de ne pas livrer dans des camions frigorifiques. Est-ce une démarche à laquelle vous êtes attaché ?

Nous avons développé ‘une glacière éphémère’ qui nous permet de conserver la température de nos colis sous 4 degrés. Nous ne livrons donc pas avec des camions frigorifiques qui sont coûteux en énergie.

Notre livraison est plus responsable. De plus, cela nous coûte moins cher.

Vous avez fait le choix du 100% made in France ?

C’est du fait maison. Des recettes traditionnelles françaises ou de cuisine du monde (Maghreb, Asie, Amérique latine) avec des produits exclusivement frais, des ingrédients de qualité, nos viandes sont préparées par une boucherie familiale achète auprès de producteurs normands. Des légumes de saison également, 100% Français.

Certains s’inquiètent des plats préparés pour leur santé. Les nutritionnistes mettent parfois en garde face à la faible teneur en protéines de certains produits. Mais finalement très peu d’études établissent un lien de cause à effet sur cet impact des plats cuisinés pour l’organisme.

Vous semblez proposer une solution singulière par rapport aux "gros industriels" ?

Dans la cuisine industrielle, pour cuisiner en grosse quantité ils sont obligés d’ajouter des conservateurs, des épaississants, des additifs, etc. En revanche, aujourd’hui si vous achetez nos plats ce sont des légumes qu’on achète entier, qu’on épluche et qu’on cuit de manière naturelle, c'est comme si vous aviez fait le plat vous même à la maison finalement. Les apports en protéines sont les mêmes que si vous faisiez vous même votre propre recette. Nous avons entre 100 et 150 g de protéines pour un plat de 350 g, ce qui est recommandé.

Nos plats sont également peu salés et chacun peut faire comme il le souhaite.

Nous développons nos menus à partir du Programme National Nutrition Santé, plus connu sous la forme "Manger/Bouger" ou "Cinq fruits et légumes par jour". Nous suivons ce programme pour proposer les meilleures choses pour la santé.

La crise du Coronavirus est inédite. Elle a bousculé certaines habitudes et changé les modes de vies selon les cas. Avez-vous de nouvelles perspectives "post-COVID" ?

Une crise accélère les tendances, je pense que nous sommes qu’au début de la livraison au frais. Si on regarde les chiffres, on est sur 25 à 30% de croissance par an sur ce secteur. Il y a énormément de besoins, de personnes qui souhaitent se faire livrer leur plat au frais en France et non pas seulement à Paris. À terme, les supermarchés n’existeront peut-être plus. Cela offre une diversité de possibilités énormes pour le consommateur.