Alors que certaines entreprises rechignent encore à se tourner vers des solutions respectueuses de l'environnement, l'entreprise Postmii a décidé dès sa création de miser sur un vélo photobooth autonome en énergie en implantant sur son toit des panneaux solaires. De plus, l'entreprise va désormais encore plus loin : elle a créé un partenariat avec l'association Weforest pour replanter des arbres en Zambie.

Kevin Colinet, cofondateur de Postmii nous explique comment son entreprise a su rebondir avec la crise du Coronavirus. Il répond à quelques questions pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

Postmii est une entreprise qui permet des prises de selfies nomades, comment l'idée vous est-elle venue ?

À l’époque, c’était parti d’un constat assez simple, qui était de se dire : à chaque fois qu’on est à l’étranger, on a plaisir à envoyer des cartes souvenirs à des gens qu’on aime et qu’on apprécie mais les personnes à l’étranger pouvaient rencontrer plusieurs freins: d’un côté, trouver le bon timbre, de l’autre trouver la boîte aux lettres, trouver un beau design de cartes postales...

Nous avons donc décidé de lancer des vélos imprimant des cartes postales personnalisées sur les meilleurs sites touristiques du monde afin de permettre aux touristes de se prendre en photo plus facilement. Avec les deux tablettes tactiles présentes dans la machine, en quelques secondes, vous pouviez obtenir une véritable carte postale.

Nous nous occupions également de l’affranchissement et de l’envoi.

Après, nous avons eu quelques difficultés à lancer le concept sur Paris car en 2015, nous étions dans un climat de peur avec les attentats. Finalement, après ces événements, nous avons transformé notre idée en une solution événementielle avec des soirées privées, des soirées d'entreprises, des mariages.

Comment se sont déroulés les débuts chez Postmii ?

Au début, ce n’est pas toujours évident. Nous avons tout développé d'A à Z, nous avons tout produit nous-même, c’est un pari que nous avons fait. Nous étions plus orientés tourisme au début mais après, en se repositionnant sur l'événementiel, nous avons trouvé notre voie.

Nous sommes une franchise, ce qui nous permet de vendre des vélos un peu partout dans le monde, surtout en Europe à l’heure actuelle.

Notre vélo fonctionne avec de l'énergie solaire, il a un panneau solaire sur le toit qui permet d'alimenter l'ensemble de la technologie, ce qui fait qu'il est totalement autonome.

Quels retours avez-vous eus sur vos premiers Postmiibikes ?

Les retours sont positifs parce qu'à l’inverse d’un photobooth traditionnel, un peu austère, nous renforçons plus ce côté guinguette, sympa et décalé. De plus, il y a aussi toujours un hôte ou une hôtesse autour de la machine pour accompagner les gens dans leurs prises de photos et leur donner le résultat. Le côté humain est essentiel pour nous, à ce titre, nous avons décidé de ne pas choisir un appareil 100 % automatique pour garder ce lien.

Quelles sont les personnes ou entreprises qui font appel à Postmii ?

Nous proposons des Postmiibikes pour des soirées privées, des soirées d’entreprises, des mariages. L’habillage du vélo va s’adapter à la couleur des marques ou des entreprises qui font appel à nous pour créer un Postmiibike. De plus, nous personnalisons le template de la carte postale. Finalement, nous leur proposons un objet pratique et unique pour leur soirée.

Nous avons une cible assez large : ça peut aller de Printemps à Vinci en passant par des centres commerciaux comme "Les Trois Fontaines", des mairies et même des particuliers.

Postmii est écoresponsable, quelles ont été les décisions et innovations pour suivre cette voie ?

Depuis le début de l’aventure Postmii, nous avons toujours eu en tête cette idée d’écologie et de développement durable.

En effet, nos Postmiibikes fonctionnent avec des panneaux solaires situés sur le toit pour alimenter l’ensemble de la technologie. Grâce à cela, nos Postmiibikes sont complètement autonomes en énergie.

De plus, nous avons mis en place depuis quelque temps une initiative écologique. En effet, à chaque évènement, nous participons à planter 35 arbres en Zambie grâce à Weforest qui est l’association que nous soutenons.

Vos photobooths mobiles se basent sur l'événementiel, un secteur très atteint lors de la crise du Covid-19. Comment y avez-vous remédié ?

Avec des évènements annulés ou reportés, ça nous a mis un petit coup dans l’aile, la chute du chiffre d'affaires était assez vertigineuse. Les évènements vont redémarrer progressivement d’ici septembre mais il a fallu rebondir assez rapidement en proposant et en détournant notre produit originel en créant Covidmii.

Pouvez-vous parler de l'initiative Covidmii  ?

Nous avons fait face à la crise en proposant un nouveau service qui était d’adapter nos vélos pour en faire des distributeurs de gels hydroalcooliques géants. Nous avons fait l’ouverture des parcs à Paris avec ce genre de vélos comme à Montsouris ou aux Buttes-Chaumont. Nous avons aussi loué ces vélos pendants 3 mois à deux mairies. L’idée était de se réinventer et voir comment nous pouvions sortir de cette crise en sortant du jeu à ce moment-là.

Comment avez-vous vécu l'épidémie de coronavirus au sein de votre entreprise ?

Nous somme une petite équipe, donc nous avons travaillé en télétravail avec des réunions Skype, mais comme nous sommes une équipe soudée, ça ne nous a pas plus gêné que ça.

Avez-vous d'autres projets en développement ?

Nous avons décidé de lancer depuis peu Popmii, qui est dans la réalité augmentée et qu’on va essayer de développer.

A côté, nous espérons que Postmii va redémarrer au plus vite avec des événements qui vont reprendre j’espère prochainement.