Vous souvenez-vous des Tamagochi ? Ces animaux de compagnie virtuels japonais qu'il fallait entretenir pour les voir grandir et évoluer ? Sur le même principe des jeunes Français ont inventé Botaki, une solution de kits disponibles à l'abonnement, destinés aux enfants de plus de 4 ans. Entièrement recyclés et recyclables, ces kits sont fabriqués en France et ouvrent de nouveaux champs aux jeunes curieux en herbe. Composée de moins de dix jeunes dynamiques et tournés vers demain, Botaki s'est confiée une mission : "créer un lien émotionnel entre l’enfant et les plantes".

Pour en savoir plus, Cosette Vivier, co-fondatrice de Botaki a répondu aux questions de Blasting News, pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

Vous souhaitez sensibiliser les enfants à l'écosystème végétal de manière innovante, en quoi cela consiste-t-il concrètement ?

C’est une expérience qui connecte les enfants à la nature au quotidien, même en appartement. Notre mission est de sensibiliser les futures générations à la préservation de la planète, à une meilleure alimentation et aux bienfaits de la nature.

Pour cela on propose un abonnement à la Botabox dans laquelle on retrouve chaque saison une activité manuelle et un carnet d’explorateur interactif. L’enfant peut partir à la découverte du monde végétal accompagné de la 'tribu Botaki', des petites créatures magiques qui représentent l’esprit des plantes.

On peut aussi ajouter à l’abonnement le 'Totem magique', un objet que l’on plante dans la terre et qui permet à l’enfant de communiquer avec ses petites pouces au travers d’un avatar sur l’application.

L’avatar évolue en fonction de l’entretien que l’enfant lui apporte. Cela crée donc un lien émotionnel entre l'enfant et sa petite pousse.

Selon une étude menée par des médecins de l’Association Santé environnement France (ASEF), 87% des enfants de 8 à 12 ans ne savent pas reconnaître une betterave, 30% ne savent pas identifier un poireau ou une courgette et 1 enfant sur 4, ne sait pas que les frites proviennent des pommes de terre.

Est-ce une tendance que vous constatez ?

Oui nous avons rencontré beaucoup de parents avec leur enfants durant les salons. On retrouve souvent ce genre d’anecdotes comme le poisson-rectangle en référence au poisson pané. On a aussi certains enfants qui ne savent pas que le ketchup est fait à base de tomates.

Les chiffres que vous citez peuvent paraître étonnants mais c’est une problématique liée à notre manière de vivre avec une société qui devient de plus en urbaine et des habitudes alimentaires qui sont souvent industrielles avec beaucoup de produits transformés.

Vous commencez à vendre les kits sur la plateforme Ulule en 2017, où en est la commercialisation aujourd’hui ?

Une première campagne nous a permis de récolter 20.000 euros sur un objectif de 15.000 euros en décembre 2017. On a donc pu produire notre tout premier kit en mai 2018.

Depuis, nous sommes présents au sein d’une vingtaine de concept-stores et magasins indépendants ainsi que sur le réseau FNAC (environ 40) et certaines boutiques Cultura. Également sur les sites internet de Nature et Découvertes, Dream'act ou Les Marmots qui référencent des produits éco-responsables.

Est-ce-que vous vous destinés aussi au secteur des écoles maternelles et primaires ?

C’est vrai qu’on a choisi de commencer d’abord par le grand public. Cela dit, nous sommes en train de monter une expérimentation pour la rentrée de septembre 2020 auprès d’une trentaine d’écoles primaires en partenariat avec Nathan Pédagogie.

C’est eux qui nous invitent à proposer des solutions innovantes à leur communauté de 130.000 enseignants.

La crise du COVID-19 a fermé des millions d’écoles dans le monde entier. Les parents ont dû parfois réapprendre à occuper leur enfants entre devoirs et loisirs, à la maison. Avez-vous davantage été présent pendant le confinement pour occuper les enfants ?

Effectivement on a ressenti une réelle recherche de la part des parents pour des activités ludiques, éducatives, avec du sens. On a eu des ventes qui ont augmenté de manière significative avec beaucoup de retours positifs de la part des parents. Pour nous c’était aussi le moyen d’avoir une activité en lien avec l’extérieur.

Emmanuel Macron a déclaré que les enfants déscolarisés pendant plus de deux mois en raison de la crise pouvaient être ‘traumatisés’ par la situation, une raison de plus pour les occuper au mieux et leur changer les idées ?

Pendant plusieurs mois, les enfants ont dû continuer d’apprendre même en dehors des murs de l’école. Cela n’a pas dû être forcément facile pour les parents.

Personnellement je suis convaincue que la meilleure manière d’apprendre pour l'enfant c’est de le faire en s’amusant et en expérimentant. Un enfant est curieux de nature et il suffit d'attiser cette curiosité. Chaque enfant est unique et certains ne se retrouvent pas dans l'enseignement de l'école. Le fait d'expérimenter leur permet d'avoir une liberté pour apprendre à leur propre rythme. "Libérez le potentiel de l’enfant et vous transformerez le monde avec lui", disait Maria Montessori. C’est vraiment toute notre philosophie chez Botaki.

Avec un nombre incalculable de recettes diffusées sur les réseaux sociaux, des parents ont réappris à cuisiner avec leur enfants, ces mêmes enfants ont peut être appris à manger autrement. Pensez-vous que cette tendance se poursuivra à l’avenir ?

Je l’espère, je pense que cette période nous a permis de prendre du recul sur notre quotidien. Avec un rythme plus doux, on a pu adapter un quotidien plus respectueux de l’environnement et de nous-même.

Quelles sont vos perspectives pour les prochains temps ? Allez-vous modifié ou diversifié vos méthodes en prenant en compte des défis lancés par cette crise du Coronavirus ?

La crise du coronavirus a évidemment modifié nos perspectives notamment avec la fermeture des magasins au niveau national.

Cependant cela nous a permis de prendre du recul. On en a profité pour prendre davantage le temps de recueillir les retours de nos clients et utilisateurs. Nous sommes en train de créer une communauté d'ambassadeurs avec lesquels nous nouons une relation privilégiée et de co-création.

Il y a également le lancement du Totem à l’automne et une levée de fonds qui est prévue pour la fin d’année !