L’ancien chef d’État Nicolas Sarkozy, 65 ans, a comparu à la barre du tribunal correctionnel de Paris, ce lundi 7 septembre, pour répondre de l’accusation de corruption et de trafic d’influence dans le "procès des écoutes". Très déterminé à s’expliquer devant les juges afin d’être lavé de ce qu’il qualifie d’infamie, Sarkozy a adopté une attitude offensive.

Encouragé par la présence de ses deux fils dans l’assistance, l’ancien locataire de l’Élysée n'a pas souhaité se laisser démonter par une accusation qu’il juge de diffamatoire.

Comparution houleuse au 'procès des écoutes' de Sarkozy

Les échanges de lundi dernier entre l’ancien chef d’État Nicolas Sarkozy et les juges du tribunal correctionnel de Paris ont été quelque peu virulents devant le comportement offensif et la détermination du prévenu de s’en tenir à son innocence dans le "procès des écoutes", qui l’incrimine avec deux autres co-prévenus.

Auparavant incriminé dans l’affaire Bettencourt, Sarkozy ne tenait visiblement pas à ce que la haute juridiction rouvre ce dossier pour lequel il avait obtenu un non-lieu.

Sarkozy, offensif à la barre, répond aux juges

Pour tenter de convaincre les juges, Nicolas Sarkozy, à coups de gesticulations et de haussements d’épaules, a choisi d’adopter une attitude vindicative et de faire montre de propos ironiques pour se faire entendre raison.

Quoiqu’ayant admis de répondre à toutes les questions qui lui seraient posées dans ce procès des écoutes, les propos hargneux de l’ancien chef d’État ont soulevé des ricanements et murmures dans l’assistance.

Sarkozy a même pointé du doigt le tribunal qu’il accusait de harcèlement contre lui et à qui il avait exigé de laver l’offense et de le disculper en établissant la vérité.

Sarkozy nie toute corruption durant sa campagne présidentielle

L’affaire remonte en 2007 durant la campagne présidentielle de l’ancien locataire de l’Élysée. Le gouvernement libyen faisait alors partie des partenaires du candidat Sarkozy à avoir soutenu, puis financé sa campagne. Sept années plus tard, les juges qui enquêtaient sur ces financements de campagne de Sarkozy avaient découvert un détournement des fonds, un acte de corruption et de trafic d’influence, orchestrés par le président et son propre avocat.

Nicolas Sarkozy est soupçonné de corruption en cherchant à obtenir des informations secrètes pour peser sur des décisions juridiques. En échange, il procurerait un emploi haut placé à l’ex-magistrat qui devait se prononcer en sa faveur. Le prévenu avait nié ces accusations.

Alors que le Code pénal prévoit jusqu'à dix années de prison et un million d'euros d'amende, le parquet national financier a requis la peine de quatre années de prison dont deux avec sursis. Soit deux fermes. Le procès sera fermé ce jeudi soir.