En se plaçant directement comme un intermédiaire entre les producteurs d’énergie renouvelable et les consommateurs en recherche de circuit court, ce fournisseur d’électricité verte et de biogaz s’est imposé en leader dans le secteur. Depuis 2016, ilek a permis à des industriels français totalement indépendants de produire de manière simple et plus verte pour quelques 100.000 clients au total. Une relation win/win pour les consommateurs qui peuvent choisir directement leurs propres producteurs de proximité.

Pour en savoir plus, le projet Blasting Talks, qui tente de comprendre les challenges des entreprises face aux transformations du monde digital et socio-économique, donne la parole à Julien Chardon, cofondateur et CEO d’Ilek.

Vous semblez être sensible à l’économie circulaire et à l’usage du circuit court. De quels constats êtes-vous partis lors du lancement de votre activité en 2016 et comment avez-vous fait pour y répondre concrètement ? Quelles sont vos missions principales ?

Je suis issu du secteur de la production d’énergie renouvelable. Avant de fonder ilek, je travaillais chez un producteur d’énergie renouvelable solaire et éolienne. À l’époque, je défendais des projets sur les territoires directement auprès d’élus et de riverains ; c’était le seul moyen pour les producteurs de ce type, de vendre leur énergie via des mécanismes subventionnés. C’est à ce moment, lors de ces réunions publiques, que l’on me demandait souvent : ‘va-t-on pouvoir acheter cette énergie renouvelable’?

Et la réponse qui revenait toujours, c'était : ‘non, on va la vendre à EDF’. D’où ce constat de la nécessité de création d’une entreprise qui permettrait aux producteurs de commercialiser leur énergie sur leur territoire.

Selon une étude UFC Que Choisir “98% de clients se disent satisfaits chez ilek”.

D’où vient cette satisfaction, et comment êtes-vous parvenus à gagner la confiance de ces consommateurs ?

Cette tendance d’aller vers une énergie plus verte s’est amplifiée d’année en année, et en 2016, le sujet de l’écologie commençait déjà à interpeller les citoyens qui se posaient des questions sur l’impact de leur consommation.

Nous avons commencé avec un petit marché de niche qui est aujourd’hui beaucoup plus important.

Engagés pour l’environnement, vous vous présentez comme le premier fournisseur d’énergie renouvelable qui s’implique sur le terrain pour une société plus éco-responsable. En quoi peut-on dire que votre société est pionnière dans le secteur ?

Nous étions les premiers à nous intéresser au sujet du gaz renouvelable fabriqué en France et à le revendre auprès de particuliers. On a commercialisé du biogaz dès 2018 en France. Ce sujet du gaz vert manquait de reconnaissance, il a pourtant un impact très important sur les émissions de dioxyde de carbone d’un foyer. Nous avons été pionniers sur la commercialisation de toutes les énergies des ménages, à savoir l’électricité et le gaz.

Actuellement vous comptez 100.000 clients pour 38, voire 40 producteurs… avec la possibilité pour le consommateur de choisir directement son producteur. Comment sont choisis ces producteurs ? Quels sont les critères à remplir pour faire partie de votre réseau ?

Tout d’abord nous avons un critère de puissance de l’installation, donc nous travaillons uniquement avec des producteurs professionnels. Dans un second temps, nous allons vérifier le type de structures avec lesquelles on travaille et leur manière de fonctionner. Au départ, nous ciblons notre recherche vers des producteurs professionnels avec des parcs qui alimentent au minimum une centaine de foyers. Ensuite, nous collaborons avec des producteurs partout en France qui gèrent une technologie et une énergie renouvelable, comme une station d’épuration ou l’énergie solaire, éolienne, hydroélectrique, etc.

Le deuxième confinement aurait impacté la consommation globale des ménages en France. Une hausse pour l’électricité évaluée par Engie autour de 20% (en comparaison avec 2019). Quel bilan faites-vous de cette crise du COVID-19 ?

Il y a eu deux phénomènes que l’on retient. Sur le premier confinement, les mois de mars et avril étaient plutôt doux, ce qui a réduit la facture de chauffage par rapport aux années précédentes. Ensuite sur le deuxième confinement, on a noté un phénomène de regroupement familial, les logements occupés ont davantage consommé. Toutefois, il restait des logements vides à Paris car les personnes partaient se confiner en province. C’est pourquoi, l’un dans l’autre nous avons constaté une consommation assez neutre comparée à une année moyenne.

Pensez-vous réussir à convaincre davantage de Français à passer à une énergie plus verte ?

Nous venons de commencer une campagne de communication à 360 degrés ; à la télévision, sur les réseaux sociaux, via des affichages dans le métro… Le but étant de faire parler de notre activité et de sensibiliser les citoyens à propos de l’impact de leur consommation énergétique sur la planète. L’idée reste, via des gestes simples, de réduire cet impact et préserver l’environnement.

Vous avez levé six millions d’euros en 2019 auprès de différents investisseurs dont Alter Equity et la BPI France. Quels ont été les bénéfices de cette levée de fonds ?

Nous souhaitions intensifier le recrutement et les axes de communication.

À l’époque nous étions une vingtaine de personnes, aujourd’hui nous sommes 80 dans l’entreprise.

Depuis la création de votre startup à Toulouse en 2015, la société a fait beaucoup de chemin. Selon la Tribune, vous seriez actuellement en recherche de nouveaux collaborateurs pour poursuivre votre développement, on parle de 30 ou 40 embauches pour 2021, confirmez-vous cela ?

Nous continuons à recruter, même en période de crise sanitaire. Nous recherchons différents types de profils, notamment des développeurs, des spécialistes du service client et dans le marketing et la communication. Au total, nous prévoyons de recruter environ une quarantaine de personnes en 2021.

Justement quelles sont vos perspectives, vos projets pour cette nouvelle année ?

Le principal changement est le passage intégral au télétravail, pendant la période de confinement et après, car cela a levé des barrières psychologiques pour tout le monde. Nous nous sommes ouverts à la perspective du 100% télétravail, et cela permet de recruter des profils partout en France. Ensuite, en ce qui concerne les aspects de communication liés à l’impact du COVID-19, nous avons choisi de prendre un angle qui se distingue des autres marques qui commencent à évoquer l’énergie verte et l’écologie.