En créant une plateforme destinée aux entrepreneurs, dirigeants de petites et moyennes entreprises, Specialist-wanted s’est voulu avant-gardiste sans le savoir lors de sa fondation en 2017. Car aujourd’hui visioconférence, présentation à distance, outils collaboratifs, tous ces mots liés au télétravail font partie d’au moins un quart des Français depuis la récente crise sanitaire du Covid-19. Pour permettre à ses utilisateurs de configurer via un espace personnel ses besoins précis, son budget et définir les prestations dont il a besoin, cette start-up héraultaise poursuit son chemin vers la digitalisation dans l’ère très en vogue du travail à distance.

Destinée à des entrepreneurs petits comme grands, proches ou éloignés des grandes métropoles économiques du pays, la volonté de cette entreprise ambitieuse et efficace est aujourd’hui en plein développement. Pour nous en dire davantage, dans le cadre de notre projet Blasting Talks, la parole a été donnée à la cofondatrice de Specialist-wanted, Aurore Moser.

Quelle était votre ambition de départ au moment de créer Specialist-wanted ?

Nous sommes partis du constat suivant : les petites entreprises sont souvent mal ou peu accompagnées après leur lancement et on s’est rendu compte qu’il fallait trouver un service qui était dimensionné et adapté aux services spécifiques que rencontrent ces petites entreprises.

De l’autre côté, nous avons remarqué que de nombreuses compétences se retrouvent aujourd’hui perdues pour la société avec des personnes exclues du marché de l’emploi, au chômage, soit par obligation, soit par choix. L’idée est simple : elle consiste à récupérer les compétences professionnelles - aujourd'hui perdues pour la société et les mettre à disposition des petites entreprises.

Pouvez-vous décrire vos missions principales ? Qui sont vos clients ?

Notre mission principale c’est du support en ligne avec du conseil, de l’orientation vers des services opérationnels complètement dimensionnés à la petite entreprise tant au niveau de son besoin et en fonction de l’investissement qu’elle est prête à mettre en place.

Nous proposons nos services dans tous les domaines supports. Cela concerne autant le business que la digitalisation, les ressources humaines, la comptabilité à l'administration ou encore le développement commercial. Nos clients vont de l’artisan à l’indépendant. Nous les aidons à ne pas passer à côté des enjeux de la digitalisation pour permettre à des petites entreprises d’améliorer leur chiffre d'affaires avec cette solution.

Aujourd’hui, nous allons entrer dans une “5e vague de Covid-19” d’après les dernières informations émises par le gouvernement.

Comment faites-vous face à cette crise sanitaire depuis 2020 ?

En réalité, nous étions déjà prêts pour le 100% en ligne bien avant le premier confinement. Car c’est en évitant les déplacements de nos spécialistes vers nos clients que l’on participe au dimensionnement du prix du service, ce qui correspond aux besoins des petites entreprises. L’autre idée de départ c’était de pouvoir envoyer les compétences professionnelles sur l’intégralité du territoire français. Pour donner un exemple, nous pouvons avoir un webmarketeur qui peut vivre de ses compétences grâce à des clients parisiens tout en habitant dans les Vosges. Notre objectif étant de mettre en place un cercle vertueux qui permettra à tous d'avoir une activité professionnelle, peu importe sa domiciliation.

“65% des internautes déclarent davantage avoir utilisé internet pendant le confinement”, selon une source institutionnelle. Qu’avez-vous à dire sur cette tendance ? Peut-on dire qu’en ce qui vous concerne, la crise a été un accélérateur de projets ?

Nos clients et nos entreprises l’ont très bien compris dès le départ. Aujourd’hui, les entrepreneurs ont intégré l’idée que l’absence de communication en ligne les rendait perdants. Aujourd’hui les consommateurs vérifient tout sur internet, c’est la fin de l’ère du bouche à oreille. Afin de remplir son carnet de commande, il faut pouvoir permettre aux usagers de comprendre, vérifier, de faire des comparaisons avant de prendre leur décision d’achat.

Parlons télétravail …Comment vous organisez-vous avec vos équipes depuis le premier confinement ? Comme tout le monde, cela a été un choc au départ de se retrouver tous à la maison. Bien que nos équipes soient relativement jeunes, qui connaissent bien les outils de travail collaboratif. C’est pourquoi, nous nous sommes organisés autour de réunions quotidiennes, le matin, l’après-midi et le soir. Aujourd’hui, nous apprécions se retrouver tous en présentiel le lundi, mais nous avons poursuivi, en partie, le recours au télétravail.

Selon l’architecte italien Carlo Ratti, qui est directeur du centre de recherche au MIT (Massachussets Institute of Technology), cette méthode de travail à distance atténuerait les “liens faibles” qui auraient un impact sur l’innovation au sein des entreprises.

Ce chercheur italien signe une tribune dans le journal Le Monde pour qu’on ne déserte pas totalement la vie au bureau. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que nous sommes dans une phase de transition. On télétravaille avec des spécialistes qui nous expliquent que d'autres formes de liens vont se créer. En ce qui concerne les petites entreprises, quelque soit leur localisation, cela leur permet d’accéder à une égalité des savoirs et des aides quelque soit leur localisation. Ensuite en interne, les outils collaboratifs sont d’une telle qualité qu’en adaptant un peu son management, des liens très forts vont se créer.

Nous approchons à grands pas de 2022, comment envisagez-vous cette nouvelle année ? Des projets en cours ?

Pour nous, 2022 s’annonce comme la suite de tout ce qui a pu nous arriver avec la crise. Avant, la TPE a toujours eu comme interlocuteur unique l’expert comptable. Aujourd’hui, nous sommes en contact avec trois grands comptes pour leur faire bénéficier de notre offre, pour s’associer avec eux et entrer en collaboration avec leurs clients. Nous espérons devenir le nouvel interlocuteur business de la petite entreprise. C’est d’ailleurs un secteur d’avenir pour les spécialistes. Pour les indépendants, lorsque nous avons lancé notre entreprise en 2017, nous étions à 800.000 freelancers actifs en France, ils sont passés à 920.000. On constate donc une nouvelle tendance concernant cette manière de travailler, de chez soi, à temps choisi