Ce vendredi 23 Décembre 2022, deux jours avant Noël, une fusillade à l'encontre des kurdes a eu lieu à Paris. Par la suite, plusieurs manifestations ont débordé dans la capitale, faisant s'affronter manifestants policiers. Cette marche blanche est néanmoins plus douce.

Les kurdes victimes d'un acte raciste

La fusillade a eu lieu aux alentours de 12H00, dans le 10e arrondissement de Paris, proche du centre culturel kurde Ahmet-Kaya. Sur le coup, on recensait 2 morts et 3 blessés gravement. L'un des 3 blessés a succombé à ses blessures, ramenant à trois le nombre de décès.

L'un d'eux était une femme, Emine Kara, qui a été une combattante de longue date participant à plusieurs conflits armés au Kurdistan. Elle est venue en France pour faire soigner ses blessures de guerre, car elle a participé à la guerre civile syrienne. Elle est par la suite devenue la responsable nationale du Mouvement des femmes kurdes en France. Mehmet Şirin Aydin était poursuivi pour ses textes engagés et son soutien au parti turc HDP. Sa famille est restée au Kurdistan. La dernière victime est aussi un homme de 48 ans, très présent dans le centre culturel.

L'assaillant présumé, William M., est un homme âgé de 69 ans. Il exerçait le métier de conducteur de train SNCF, mais est à la retraite depuis 2018.

Il a avoué aux enquêteurs avoir agi par racisme, annonçant qu'il "n'aimait pas les kurdes". A la suite d'un cambriolage en 2016, où il poignarde le malfaiteur avec un couteau de cuisine, il aurait eu une "haine pathologique des étrangers". A ce jour, William M. est placé en détention provisoire.

Une centaine de kurdes réunis

Une centaine de manifestants, d'origine ou de nationalité kurde, ont défilé dans les rues de Paris, lors d'une marche blanche, ce 26 Décembre, aux alentours de midi. Le Conseil Démocratique Kurde en France avait appelé au rassemblement afin de rendre hommage aux trois kurdes tués ce vendredi.

Ce ralliement est également consacré aux trois militantes du parti des travailleurs du Kurdistan, assassinées dans la capitale le 9 Janvier 2013.

L'image de ces femmes était imprimée sur des affiches, et des maillots portés par les manifestants.

La marche a débuté rue d'Enghien, lieu pas choisi au hasard, car c'est l'endroit où s'est réalisée la fusillade. Elle est passée par la rue où les militantes kurdes assassinées en 2013 ont été abattues.

Il est à noter que de nombreux policiers ont été mobilisés afin d'éviter tout débordement.

Plusieurs objectifs

Cette marche a de nombreux buts. D'après une manifestante, cette marche a pour intention d'exprimer une colère : "Ce n'est pas la première fois que cela arrive, malheureusement". Ils souhaitent que l'acte soit qualifié comme terroriste par la justice. En effet, le parquet anti-terroriste n'a pas encore été saisi, même si la motivation raciste de l'assassin a été notée.

Pour certains, l'implication de l'état turque dans l'attentat est déjà incontestable, quoi que soient les preuves jusqu'ici: "Pour nous il n'y a aucun doute ajourd'hui que la Turquie est derrière ces attentats et que ce sont des attentats politiques" affirme Agit Polat, organisateur de la marche et porte parole de la PKK en France.