Le réseau social TikTok fait l’actualité autour de sa potentielle interdiction en France et outre-Atlantique. Le géant chinois est notamment accusé de collecter des données personnelles des utilisateurs à des fins précises et de manipuler les plus jeunes.
Du côté des États-Unis, un pas de plus a été effectué le jeudi 2 mars avec un texte de loi qui offre la possibilité à Joe Biden de bannir tout bonnement TikTok. Ce texte a été adopté par la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. Portée par les Républicains, la volonté du pays est de limiter l’impact du réseau qui est une « véritable menace pour la sécurité » pour le républicain Michael McCaul.
Un vote à la Chambre des représentants durant une séance plénière puis un autre vote au Sénat est maintenant exigé pour que le texte soit validé. De son côté, TikTok va limiter l’utilisation possible des jeunes sur l’application.
La nouvelle limite apposée par TikTok pour aider ses jeunes utilisateurs
TikTok fait partie de la dernière génération de réseaux sociaux et plaît particulièrement aux jeunes, d’où, en partie, l’inquiétude de certains pays. En réponse à cette crainte existante, la plateforme va appliquer, dans quelques semaines, une toute nouvelle fonctionnalité : une limite de 60 minutes chaque jour pour les consommateurs de TikTok de moins de 18 ans. Cette annonce faite par le géant chinois permet de démontrer leur écoute de l’inquiétude générale face au temps que les jeunes passent devant l’application.
Pas question pour TikTok de percevoir ces utilisateurs comme de vulgaires consommateurs, mais bien de répondre à un souci de santé publique tout en gardant sa plus grande part d’utilisateurs. Jusqu'ici, la solution proposée par TikTok est d'offrir la possibilité de réguler leur consommation par eux-mêmes ou via les parents.
Cette limite est incitative et non restrictive. Après une heure d’utilisation, un mot de passe aux allures de pratique dissuasive devra être inscrit pour poursuivre. Il s’agit de faire prendre conscience de son temps d’utilisation tout en laissant la liberté de chacun primer. Plutôt que de passer des heures sur l’application sans s’en rendre compte, « l’adolescent devra prendre l’initiative de prolonger ou non son temps de plateforme.
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De nouvelles fonctionnalités sont disponibles pour les familles ! Les comptes d'utilisateurs de moins de 18 ans auront désormais une limite de 60 minutes de temps d’écran quotidien ⏱ ✨
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— TikTok France (@tiktok_France) March 2, 2023
Des jeunes de plus en plus addicts à la plateforme TikTok
En plus de cette limite modulable, une alerte à 100 minutes d’écran alertera ces mêmes utilisateurs. Tout un arsenal pour responsabiliser les jeunes et leur faire reprendre conscience de leur temps d’utilisations fera donc son apparition.
Cette réponse semble nécessaire, tant les témoignages de jeunes ne pouvant décrocher face à ce flux de vidéos courtes et en accord avec leurs goûts semblent effacer les barrières du temps.
Pour certains, il s’agit tout bonnement d’une addiction, là où les mineurs passeraient en moyenne 1h47 sur TikTokn par jour en 2022 dans le monde, selon une étude de Qustodio.
Des témoignages de jeunes lycéens soulignent, par exemple, passer près de 3 heures par jour au minimum : « C’est possible que ce soit plus, c’est vrai. Sans s’en rendre compte, ça devient addictif. » D’autres discours de plus jeunes utilisateurs interpellent comme des jeunes de 12 ans qui « ne pense plus à [leur] entourage » tout en ayant conscience qu’une limitation de l’accès peut être une bonne chose. Même son de cloche pour un lycéen interrogé par BFM TV qui pense passer environ près de 14 heures par jour à parcourir des vidéos sur TikTok.
Tik Tok va imposer une limite de 60 minutes par jour pour les utilisateurs mineurs pic.twitter.com/bUlM6EwWNq
— BFMTV (@BFMTV) March 2, 2023
Ce sombre mélange entre temps passé à outrance sur la plateforme et conscience qu’une limitation apportée est nécessaire par ces mêmes utilisateurs confirme une addiction et qu’un appui est primordial pour ces jeunes. C’est aussi ce que Christophe Cutarella, addictologue à Marseille, confirme au micro de FranceInfo : « Ce n’est pas en privant les libertés qu’on va faire avancer les choses. Il faut éduquer, prévenir, il faut communiquer […] auprès des jeunes. »