L’équipe de France féminine de football est à l’aube de SA coupe du monde 2019. En perspective : le plus grand évènement de la discipline se disputant sur le sol français. Mais à quel prix ?

Outre-Atlantique, les stars américaines dont Alex Morgan et Hope Solo avaient dû saisir la justice afin de pousser leur Fédération à améliorer leur situation financière, jugée insuffisante au regard des résultats obtenus. En effet, la plus grande nation de football féminin ne compte pas moins de 4 titres de championnes Olympiques et 3 titres de championnes du monde.

Difficile d’accepter des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues masculins, quand on sait que leur palmarès reste toujours désespérément vierge.

En Norvège, le constat est le même pour les féminines : double championnes d’Europe, un titre mondial et une médaille d’or olympique. Et malgré un palmarès bien rempli pour ces pionnières du ballon rond, il aura fallu attendre 2017 pour obtenir l’égalité salariale avec l’équipe masculine. Mais, cette fois-ci, ce sont bien ces messieurs qui ont fait un geste plus qu’honorable. Ils ont renoncé à leurs revenus commerciaux pour que la Fédération accepte de revaloriser la rémunération des féminines. Un soutien de poids que la vedette de l’équipe nationale Caroline Graham Hansen n’a pas manqué de saluer ‘Merci d’avoir franchi cette étape pour les athlètes féminines.

De faire la promotion de l’égalité, de nous aider toutes, de rendre notre combat un peu plus facile... ‘.

Et nos Françaises dans tout ça ?

Certes, pas de titre ! Leur palmarès est loin d’être aussi florissant que celui des USA ou de la Norvège, mais l’évolution du football féminin en France depuis 2011 force le respect. La barre des 100.000 licenciées passée, la chaîne TF1 qui achète les droits TV pour la Coupe du Monde 2019, une 4ème place au classement FIFA, bravo mesdames !

Alors bien sûr n’allons pas se mentir, l’actuelle Equipe de France ne propose pas le jeu lisse et plaisant que nous avions pris l’habitude de savourer sous l’ère Bini. Mais pour cause, nos Bleues sont en reconstruction et cherchent à éviter de réitérer le naufrage du dernier Euro.

Corinne Diacre, nouvelle figure à la tête des féminines semble être la mieux placée pour guider son équipe vers les sommets.

Mais dans ces remaniements ou autres essais, on note l’apparition de joueuses qui n’ont pas le statut professionnel et doivent cumuler un emploi en parallèle de leur passion pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Maillot bleu un soir et travail le lendemain... Griezmann coiffeur le lundi, après un classico du dimanche ? Une situation devenue impensable chez les hommes.

Pour exemple, en cas de victoire à l’Euro 2017, chaque joueuse pouvait gagner 15.000€ quand les hommes auraient empoché 300.000€ pour un titre à domicile en 2016.

Alors à l’aube de la Coupe du Monde 2019, ne serait-ce pas le bon moment pour inciter la Fédération de Noël Le Graët à faire un geste et permettre à ses joueuses d’entrevoir un véritable soutien au travers d’une amélioration des primes de résultats.

On ne parle pas des salaires du football masculin, mais au moins de permettre à chaque joueuse pouvant prétendre à porter le maillot tricolore de se sentir récompensée à la juste valeur de son travail. Une motivation supplémentaire qui pousserait encore un peu plus nos Bleues à offrir ce que tout fervent supporter attend impatiemment... ‘Le Sacre de Diacre et ses Bleues’.